La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Elle baissa les yeux et se lécha les lèvres.

— Tu es en colère contre moi ? chuchota Hadès en se rapprochant.

— Non, répondit-elle en cherchant son regard. Je sais ce que tu cherchais à faire.

— J’aimerais te dire que je te protégerai de tout et de tout le monde. Et je le ferai. Je te garderais en sécurité entre les murs de mon royaume si je le pouvais, mais je sais que tu souhaites te protéger toi-même.

— Merci.

Cette fois, c’est Hadès qui sourit. Il avait envie de l’embrasser, mais elle ne se rapprocha pas de lui et son regard se posa sur son bureau.

— Je suppose que tu l’as lu, dit-elle.

— Ilias me l’a donné ce matin. Thésée joue avec le feu, et il le sait.

— Tu crois que Zeus va réagir ?

— Je ne sais pas, dit Hadès en fron?ant les sourcils.

Une part de lui espérait qu’il ne ferait rien, étant donné que Thésée avait tué l’Ophiotauros.

— Je ne crois pas que mon frère per?oive la Triade comme une menace. En revanche, il voit bien que le fait que ta mère soit associée avec eux est dangereux, et c’est pour ?a qu’il se concentre sur elle.

— Qu’est-ce qui lui arrivera si Zeus la trouve ?

— Si elle cesse d’attaquer le royaume des vivants… rien, sans doute.

— Tu veux dire qu’elle va s’en tirer après le meurtre de Tyché ?

?tant donné que Zeus semblait croire en la survie des plus forts, il pensait sans doute que Tyché n’avait simplement pas été assez puissante.

— Elle doit être punie, Hadès.

— Elle le sera. Un jour.

— Je ne parle pas seulement du Tartare, Hadès, insista-t-elle.

— Elle le sera en temps voulu, Perséphone, dit-il en posant ses mains sur les siennes. Personne parmi les dieux, et certainement pas moi, ne t’empêchera de te venger.

C’était une promesse qu’il comptait tenir.

Ils se regardèrent un moment, puis Hadès se leva.

— Viens, dit-il en entrela?ant leurs doigts pour l’aider à se lever.

Elle hésita un instant.

— On va où ?

— Je voulais juste t’embrasser, dit-il en s’emparant de sa bouche.

Il se sentit profondément soulagé de la tenir à nouveau dans ses bras.

Il invoqua sa magie et les téléporta à l’endroit où l’Alcyon était en construction. Elle avait vu des maquettes et des plans du futur centre de désintoxication, mais elle ne s’y était jamais rendue.

Le projet avait beaucoup avancé malgré la neige, et il l’entendit retenir son souffle en le découvrant.

— Oh !

— Je ne voulais pas attendre le printemps pour te le montrer, dit Hadès. Tu vas adorer les jardins.

Ce n’étaient encore que des dessins, mais ils allaient être immenses et élaborés.

— Je l’adorerai tout entier. Je l’adore déjà, dit-elle avant de le regarder. Je t’aime.

Il lui sourit et l’embrassa encore une fois, puis il l’emmena à l’intérieur. Il était plus facile de visualiser le résultat final, car la plupart des murs étaient construits, même s’il restait encore beaucoup de travail.

Il lui fit visiter chaque partie du centre.

— Mon but est que cela ressemble moins à un h?pital qu’à… un lieu où les gens peuvent vraiment guérir, expliqua-t-il.

Il fron?a les sourcils, car il n’était pas certain que ce soit le meilleur moyen de décrire son objectif. Il tenait à ce que ce lieu ne soit ni stérile ni froid quand il accueillerait des patients.

— Ce sera parfait, Hadès, dit Perséphone.

Sa confiance apaisa l’angoisse qu’il avait commencé à ressentir à propos du projet. C’était un peu ridicule, mais il s’était personnellement investi dans son succès, car c’était Perséphone qui l’avait inspiré et, d’une certaine manière, si le résultat final ne collait pas à ses attentes, il aurait l’impression d’avoir échoué.

Il commen?ait à s’habituer à ce sentiment, et ?a ne lui plaisait pas.

Il la guida à l’étage, dont le sol en bois brut craquait sous leurs pieds, puis il l’emmena dans une vaste pièce avec des baies vitrées allant du sol au plafond, comme le bureau d’Hadès à la Tour Alexandria. Le but était de lui offrir une vue sur les jardins, et en particulier sur le jardin de Lexa. Les fenêtres donnaient aussi sur les bois qui entouraient la propriété et sur l’horizon brumeux et lugubre de Nouvelle Athènes.

Hadès se posta dans l’embrasure de la porte et la regarda traverser la pièce pour observer la vue. Elle inspira lentement, comme si elle se sentait en paix.

— ? quoi sert cette pièce ?

— C’est ton bureau.

Elle se tourna vers lui.

— Le mien ? Mais je…

— J’ai un bureau dans chaque entreprise que je possède, pourquoi il n’en serait pas de même pour toi ? dit-il en souriant. Et même si tu ne travailles pas souvent ici, on saura l’utiliser.

Perséphone éclata de rire. Ses yeux étaient si brillants qu’ils contrastaient avec la météo gris?tre. Elle était sublime et, l’espace d’un instant, il se sentit infiniment reconnaissant qu’elle continue à le regarder de cette manière, comme si elle allait l’aimer quoi qu’il arrive. Pourtant l’avenir était sombre. D’une certaine fa?on, cela paraissait idiot de prévoir tout ?a alors que Thésée avait tué l’Ophiotauros, que Zeus n’avait pas encore approuvé leur union, que la tempête de Déméter faisait encore des ravages.

Pourtant Hadès continuait d’espérer.

Perséphone frissonna. Il n’avait pas remarqué le froid.

— On devrait rentrer, dit Hadès.

Mais elle ne bougea pas et il n’invoqua pas sa magie.

Elle se lécha les lèvres et Hadès regarda sa bouche qui chuchotait son nom.

— Hadès.

La seconde d’après, leurs bouches fusionnaient et il la plaqua contre le mur en construction. Il était parfaitement conscient d’être insatiable et que son désir pour elle était sans fin. Son besoin de sexe n’était pas normal, et il s’en servait pour tout ; pour éviter, pour méditer, pour guérir. Perséphone n’était en rien différente de lui.

— J’ai besoin de toi, susurra-t-il.

Il caressa son dos puis ses fesses. Perséphone se démenait déjà contre les boutons de sa chemise et il envisagea un instant de les déshabiller tous les deux avec sa magie, mais il y avait quelque chose d’excitant à être mis à nu par elle, et il en avait envie, aujourd’hui.

Hadès n’eut qu’une seconde de mise en garde avant qu’il ne per?oive une odeur de laurier, et Apollon apparut devant eux.

— Arrêtez ! aboya-t-il.

— Sors d’ici, Apollon ! rétorqua Hadès.

Il n’était pas d’humeur à être interrompu ni à ce qu’il lui enlève Perséphone à cause de ce fichu contrat.

— Hadès, dit Perséphone d’un ton de reproche.

Elle était bien plus pudique que lui et elle n’avait jamais très envie de continuer en public. Si Hadès était possessif, il n’avait aucune honte. Il pourrait la prendre sans problème dans une pièce bondée, c’était à ?a que servait l’illusion.

— Impossible, Lord des Enfers, répondit Apollon. Nous sommes attendus pour un événement.

Hadès recula la tête en soupirant.

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