La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— Non, répondit-il en baissant à nouveau les yeux.

Il ne pouvait pas soutenir son regard plein de vie. Il avait tant besoin de la réconforter. Or il savait ce qu’elle allait lui dire. Tous lui disaient la même chose quand il était confronté à la mort de Perséphone. Je suis là. Je vais bien. Elle est là. Elle va bien. Le corps entier de Perséphone le lui criait et il désespérait de sentir sa chaleur.

Il serra les poings et sa main se referma sur son verre de whiskey.

Il l’avait oublié, mais il fut soulagé d’avoir une distraction et il en but une gorgée, fron?ant les sourcils quand il découvrit un go?t de cendre.

Perséphone se rapprocha et lui prit le verre des mains.

— Hadès, répéta-t-elle.

Il ferma les yeux.

Il attendit d’avoir repris le contr?le de ses émotions avant de croiser à nouveau son regard.

— Je t’aime, dit-elle.

Il contracta sa m?choire et s’effor?a de réprimer le sentiment qui remontait dans sa gorge et lui br?lait les yeux. C’était la première fois qu’il s’était autorisé à craindre la possibilité de ne plus jamais entendre sa voix.

C’était la première fois qu’il comprenait pourquoi Perséphone avait désespérément voulu garder Lexa en vie. Peu importait qu’il soit le dieu des Morts et qu’elle vienne vivre dans son royaume pour toujours. Ce qui comptait, c’était qu’elle soit chaude, qu’elle aille bien et qu’elle soit entière – que son c?ur puisse battre en rythme avec le sien et qu’elle puisse aller d’un monde à l’autre, car c’était ce qui la rendait heureuse.

Perséphone se rapprocha de lui et il recula dans le fauteuil. Elle s’assit à cheval sur lui et prit son visage dans ses mains pour scruter son regard.

— Tu peux me dire ce que tu ressens ?

Il agrippa les accoudoirs du fauteuil.

— Je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit à dire.

Elle resta silencieuse, sans l?cher son visage.

— Tu es en colère contre moi ?

Sa question comprima sa poitrine. Il détestait que les conséquences de son attitude soient qu’elle ait l’impression d’avoir commis une faute.

— Je suis en colère contre moi, pour t’avoir laissée y aller, pour avoir confié ta protection à un autre.

— J’ai ordonné à Hermès…

— Il avait prêté serment.

Il la sentit se crisper.

— Hadès, je me suis fait mal. C’est moi qui ai échoué. Je n’arrivais pas à me guérir.

Peu importe. Hermès était tenu de la protéger. Si Hadès avait été là, il l’aurait guérie plus vite.

Elle se rapprocha de lui et pencha sa tête en arrière pour qu’il la regarde.

— Je vais bien, chuchota-t-elle. Je suis là.

— Tout juste, gronda-t-il.

Les paroles de Perséphone ne lui étaient d’aucun réconfort. Elle n’avait pas été témoin de ce qu’il avait souffert.

Elle se leva et s’éloigna à reculons. Il reconnut l’expression dans ses yeux, car il ressentait la même souffrance.

— Je ne sais pas quoi faire, dit-elle.

— Tu peux arrêter, déclara-t-il. Tu peux décider de ne pas t’en mêler. Tu peux cesser d’essayer de changer l’opinion du monde et de vouloir le sauver. Laisse les gens prendre leurs propres décisions et en assumer les conséquences. C’est ainsi que fonctionnait le monde avant toi, et c’est ainsi qu’il continuera de fonctionner.

Elle lui lan?a un regard assassin.

— C’est différent cette fois, Hadès, et tu le sais. On parle d’un groupe de gens qui ont réussi à capturer et à neutraliser des dieux.

— Je sais parfaitement de quoi il s’agit, aboya-t-il en se levant à son tour. J’ai déjà vécu ?a et je peux t’en protéger.

— Je ne t’ai pas demandé de m’en protéger.

— Je ne peux pas te perdre, déclara-t-il en posant ses mains sur la rambarde, de part et d’autre de sa taille. J’ai failli te perdre, tu le sais, ?a ? Parce que je n’arrivais pas à me ressaisir pour te guérir. J’ai tenu des hommes, des femmes et des enfants dans mes bras, qui saignaient comme toi. Mon visage a été couvert de leur sang. Je les ai écoutés me supplier de les sauver, de leur rendre la vie, alors que je ne pouvais ni la sauver ni la leur offrir, parce que je ne peux lutter contre leur destin. Mais toi, tu ne m’as pas supplié de te sauver. Tu n’étais même pas désespérée de vivre. Tu étais en paix.

— Parce que je pensais à toi ! siffla-t-elle, et le sang d’Hadès se gla?a. Je ne pensais pas à la vie ou à la mort, ni à quoi que ce soit en dehors du fait que je t’aimais, et j’ai voulu te le dire, mais je n’ai pas pu…

La gorge d’Hadès se noua et il sentit ses lèvres trembler. Il l’attira dans ses bras et enfouit sa tête dans le creux de son cou, cachant son visage et ses larmes. Il détestait le sentiment qui ravageait son corps, il détestait ne pas avoir pu garder son sang-froid, mais c’était trop. La blessure était trop grande.

Il puisa du réconfort en elle et quand il retrouva son calme, il se redressa en la serrant contre lui.

Perséphone leva la tête vers lui, puis elle posa une main sur sa joue.

— Tu viens au lit ?

Son estomac se noua et il se rapprocha encore, pressant son bassin contre le sien.

— Non, je vais te faire jouir ici, dit-il.

Elle ouvrit la bouche et il en profita pour laper sa langue en collant son corps au sien, prêt et désespéré.

Il poussa un grognement et rompit le baiser en mordillant sa lèvre inférieure.

— Ensuite, je te prendrai sur le lit, dans la douche et sur la plage. Je te prendrai sur toutes les surfaces de cette maison et dans tous les recoins de cet endroit.

Il saisit ses hanches et retourna s’asseoir sur le fauteuil, elle l?cha le drap avec lequel elle se couvrait. Elle se remit à cheval sur lui et il s’empara de ses seins pour sucer ses tétons. Il aimait entendre son souffle accélérer. Elle explorait son corps de fa?on tout aussi affamée, ouvrant sa robe pour caresser son torse et son ventre tout en frottant son sexe chaud contre lui.

Il se demanda un instant s’il devait faire ?a, s’il devait se perdre en elle de cette fa?on, mais c’était elle qui le lui avait demandé, et la sentir contre lui, chaude et mouillée, lui rappelait qu’elle allait bien.

Il caressa ses fesses et écarta sa chair avec ses doigts. Elle était chaude et enflée, et elle se déhancha contre lui, adoptant un rythme régulier en se servant de lui pour son propre plaisir. Il sut qu’elle jouissait quand ses muscles se contractèrent et que ses cuisses serrèrent les siennes. Soudain, elle se redressa et empoigna sa verge pour la glisser entièrement en elle.

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