La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Il ne fallut pas longtemps pour que Perséphone interpelle Hadès.

— C’est toi qui as fait ?a à Hermès ?

— Tu me poses la question alors que tu connais déjà la réponse.

— Tu n’étais pas…

— Si, j’étais obligé, gronda-t-il.

Il n’avait pas voulu parler de fa?on aussi brusque, mais il n’y avait pas de débat sur la question. Hermès et lui avaient conclu un accord divin qui supposait des conséquences divines.

— Sa punition aurait pu être pire. Certaines de nos lois sont sacrées, Perséphone, et avant de te sentir coupable de ce qui est arrivé à Hermès, rappelle-toi qu’il était parfaitement au courant de ce qu’impliquait son serment, même si toi, tu ne l’étais pas.

Ses épaules s’affaissèrent sous le poids de son reproche et cela atteignit plus Hadès que sa colère au sujet du visage d’Hermès.

— Je ne savais pas.

Dieux. Hadès s’y prenait toujours mal.

Il prit sa main et l’attira dans ses bras pour l’étreindre. Ils n’auraient pas d? se disputer ni se faire du mal quand Zeus venait de le convoquer pour parler de leur avenir – ce qu’Hadès craignait depuis longtemps. Au contraire, ils auraient d? plut?t savourer ces derniers instants avant que tout ne bascule.

— Pardon. Je voulais te réconforter.

— Je sais. Ce doit être épuisant de… de constamment avoir à tout m’apprendre.

— Je ne me lasse jamais de t’instruire, répondit-il. Ma frustration vient d’ailleurs.

— Peut-être que je pourrais t’aider… si tu m’en disais plus ? suggéra-t-elle.

En dire plus à Perséphone impliquait qu’il gère sa peur d’être trop pour elle : trop en colère, trop vengeur, trop cruel.

— J’ai peur de dire ce qu’il ne faut pas, et que mes intentions te semblent barbares.

— Je suis désolée. Je crois que je t’ai donné cette peur quand on s’est rencontrés.

— Non. Je l’avais avant toi, mais ?a n’a pris de l’importance qu’en te rencontrant.

— Je comprends la punition d’Hermès, dit-elle. Et je suis soulagée.

Hadès appréciait ses paroles, même s’il hésitait à les accepter.

Il l’embrassa sur le front, regrettant qu’il ne puisse profiter de l’heure qu’ils s’étaient accordée – surtout maintenant, sachant ce qu’ils allaient affronter.

— Tu veux m’accompagner au Conseil ?

— Sérieusement ? s’étonna-t-elle.

— J’ai des conditions, dit-il en haussant un sourcil comme pour dire ? bien évidemment ?. Mais si les Olympiens doivent parler de nous, je trouve normal que tu sois présente.

Elle eut l’air tellement reconnaissante qu’Hadès s’en voulut de l’avoir exclue jusque-là. Elle avait besoin d’entendre le débat qui les concernait, car cela la mettrait en colère. Et il avait besoin de sa rage.

— Viens, allons nous préparer, dit-il.

Et ils quittèrent l’?le pour retourner aux Enfers.





Chapitre XXIX



Dionysos





Dionysos était sorti pour collecter de l’eau et trouver quelque chose de comestible pour le petit déjeuner. Quand il revint à la maisonnette, Ariadne était assise sur le lit, les pieds par terre.

— Comment tu te sens ? demanda-t-il.

— Mieux, répondit-elle en l’étudiant d’un regard chaleureux qui embrasa son sang.

Il se racla la gorge et souleva son panier.

— J’espère que tu aimes les figues, parce que c’est à peu près tout ce qu’il y a à manger, ici.

— ?a me va très bien, dit-elle.

Il posa le panier par terre et s’agenouilla à ses pieds.

Le geste lui paraissait intime, surtout parce qu’elle ne le quittait pas des yeux.

— Montre-moi ta jambe, dit Dionysos.

Il s’attendait à ce qu’elle résiste, mais elle dégagea la couverture et le laissa étudier la blessure, qui était bien moins rouge à présent. Il glissa une main sous sa cuisse et survola la plaie avec l’autre, utilisant sa magie pour la guérir et la refermer, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus de trace.

— Si tu peux utiliser ta magie pour me guérir, dit Ariadne quand il retira ses mains, est-ce qu’on ne peut pas se téléporter ?

— Je ne peux pas me téléporter depuis le royaume de Poséidon.

Seuls les Trois pouvaient se téléporter dans tous les royaumes sans permission. La seule exception était Hermès.

— Même si je pouvais nous faire quitter cette ?le, dit-il en se relevant, j’ai une dette à payer avant de partir.

— Une dette ?

— Un vieil homme nous a sortis de l’océan et m’a guidé à cette maison. En échange, j’ai accepté de tuer un cyclope.

Il était presque certain que le vieillard était un dieu, mais il ne savait pas lequel.

Ariadne écarquilla les yeux.

— Pourquoi ?

Dionysos répondit en toute honnêteté.

— Parce que j’étais prêt à tout pour te garder en vie.

Un silence pesant s’installa, il se dirigea vers la cheminée où il avait étendu ses vêtements. Ils n’étaient pas en très bon état, mais c’était mieux que rien. Il les prit et les porta à Ariadne.

— Habille-toi, dit-il.

— Pourquoi ?

— Loin de moi l’idée de t’empêcher de rester nue, dit-il. Je serais plus que ravi de te voir arpenter cette ?le à poil.

Elle le fusilla du regard, mais Dionysos était soulagé que la tension redevienne familière.

— Et si je ne veux pas te voir tuer un cyclope ?

— Eh bien, tu n’as qu’à fermer les yeux. Mais tu ne resteras pas ici.

— Je peux…

— Ne me dis pas que tu peux te débrouiller toute seule, aboya-t-il. On est sur une ?le dont on ne sait rien, au beau milieu du territoire de Poséidon. Il était prêt à te violer sous mes yeux. Il a menacé de te déchiqueter et de me forcer à manger tes membres. Tu ne quitteras pas mon champ de vision.

Elle ne le contredit pas et Dionysos fut surpris qu’elle n’attende pas qu’il lui tourne le dos. Elle dégagea la couverture et se leva pour s’habiller. Il la regarda, hypnotisé, dévorant des yeux son corps parfait. Elle était sublime et il eut l’eau à la bouche en imaginant la go?ter.

Elle ne sembla même pas remarquer qu’il la matait. Il était persuadé que si c’était le cas, elle l’aurait envoyé balader ou qu’elle lui aurait tourné le dos. Dionysos parvint néanmoins à détourner le regard, se concentrant plut?t pour se débarrasser de son érection grandissante en rassemblant des vivres.

Mais ses efforts étaient vains, et son désir ne fit que devenir plus flagrant quand ils quittèrent la maisonnette du vieillard et partirent en quête de ses moutons.

— Où va-t-on ? demanda Ariadne.

Cela faisait presque une heure qu’ils gravissaient la colline et elle était à la tra?ne.

— En haut, répondit-il.

Son silence l’inquiéta et il s’arrêta pour se retourner, au moment où une figue lui arrivait dessus. Il l’attrapa et plissa les yeux.

— ?a ne se fait pas de jouer avec la nourriture.

— Je m’en contrefiche, siffla-t-elle.

Il soupira et descendit le sentier jusqu’à elle. Il enleva la gourde en peau qu’il avait autour du cou et la lui tendit.

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