La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

C’était hors de question qu’il ne le voie plus.

Il se releva à nouveau. Il avait mal au genou et il savait qu’il saignait, mais la plaie guérit rapidement. Il essaya de tenir Ariadne plus près de lui et de protéger son visage du soleil. Il arriva enfin au sommet des pierres blanches et vit le vieil homme debout devant lui, comme s’il les attendait.

Son c?ur se mit à battre plus fort, même s’il n’était pas certain de pouvoir espérer.

— Pouvez-vous nous aider ? demanda Dionysos.

— Je l’ai déjà fait, dit l’homme. Je vous ai sortis de l’eau.

Dionysos déglutit, mais sa gorge était sèche et irritée.

— Dans ce cas, j’ai une dette envers vous, répondit-il. S’il vous pla?t…

L’homme tourna de nouveau les talons et Dionysos vit son dos rougi par le soleil et brillant de sueur.

— S’il vous pla?t, cria Dionysos. Je vous serai redevable pour toujours si vous nous aidez encore un peu. Nous avons besoin d’un abri…

L’homme continuait de marcher, puis il disparut en descendant un chemin sablonneux couvert de fleurs vert clair.

Dionysos ne sut combien de temps ils marchèrent, mais l’environnement changea quand ils se rapprochèrent du centre montagneux de l’?le. L’air y était plus humide et le sol couvert de mousse et de roches. Dionysos gravit le sentier et quand il passa un virage, il trouva l’homme debout devant une maisonnette qui avait été construite dans la roche.

Dionysos le dévisagea.

— Vous dites m’être redevable, dit le vieillard.

— Tout ce que vous voudrez, dit Dionysos.

— Il y a un cyclope ici qui mange mes moutons. Tuez-le.

— Dès qu’elle ira mieux, répondit Dionysos, j’honorerai ma promesse.

L’homme ne dit rien de plus, il disparut avant que Dionysos ne puisse lui demander où ils étaient.

Désormais seul, Dionysos emmena Ariadne dans la maison.

Il fut surpris de découvrir que le sol était couvert de peaux de mouton. Il y avait également un lit simple et une petite cheminée en terre à c?té de laquelle étaient empilées des casseroles et une bouilloire.

Cela suffirait.

Il déposa Ariadne sur le lit et la couvrit avec l’une des couvertures. Il coiffa ses cheveux en arrière, s’arrêtant sur son front, qu’il trouva chaud. Il caressa ensuite ses joues rouges.

Elle avait de la fièvre.

Il fron?a les sourcils et retira la couverture pour étudier la plaie sur sa cuisse. Il lui fallait la nettoyer avant de pouvoir la guérir.

Il était encore dans le territoire de Poséidon, perdu au milieu de la mer, et s’il ne pouvait pas se téléporter, il pouvait quand même utiliser sa magie. Le seul danger était que plus il l’employait, plus il risquait d’attirer le dieu.

Il passa encore quelques secondes à caresser la peau d’Ariadne, puis il retira sa main.

— Je reviens, dit-il à contrec?ur.

Il ne pensait pas qu’elle l’entendait, mais il se sentit mieux de pouvoir lui parler.

Il sortit de la maison et partit en quête de bois pour le feu, d’herbes et d’eau fra?che.

Dionysos connaissait bien l’art de la guérison. Il l’avait appris de Rhéa, la déesse mère, qui l’avait guéri de la folie qu’Héra lui avait infligée. La seule chose qui posait problème sur cette ?le, c’était qu’il ne connaissait pas l’environnement. Il ne savait pas où trouver ce dont il avait besoin ni même si la végétation pourrait lui être utile.

Il ramassa d’abord le bois, puis il fit bouillir de l’eau de mer, laissant dépasser le couvercle avant de récupérer l’eau dessalée. Il alla voir Ariadne avant de repartir chercher les herbes, ce qui était une t?che bien plus pénible. Il pouvait utiliser de nombreuses plantes pour guérir la fièvre : le sureau, l’achillée, l’échinacée ou encore l’écorce de saule. Le problème était surtout de trouver l’une d’entre elles sur cette ?le sauvage.

Il mit du temps, mais il trouva enfin de la mélisse et de l’aloe vera, dont il pouvait se servir pour désinfecter la plaie. Quand il revint enfin à la maisonnette, son angoisse lui nouait le ventre et cela ne fit qu’empirer quand il découvrit que la fièvre d’Ariadne avait empiré. Sa peau était bouillante.

Il enleva les couvertures et fit sécher les feuilles de mélisse au-dessus du feu, puis il fit bouillir l’eau potable qu’il avait récupérée. Il étudia la plaie de sa cuisse. La coupure n’était pas nette et elle faisait toute la longueur de sa cuisse. La peau qui l’entourait était rouge et irritée. Il supposa qu’elle avait d? se cogner contre un rocher après qu’ils avaient chaviré.

Cela perturbait Dionysos de ne pas se souvenir de ce qui s’était passé quand le yacht avait sombré. Il se souvenait de tenir Ariadne dans sa folie, mais il avait fini par perdre connaissance, tout comme elle, apparemment.

Ils avaient de la chance de ne pas avoir été séparés.

Il repensa aux dernières paroles de Poséidon et à la menace qu’il avait formulée à l’encontre d’Ariadne. Il lui faudrait utiliser sa magie avec soin et espérer qu’ils parviennent à sortir du territoire du dieu avant que ce dernier ne réalise qu’ils étaient en vie.

Avant de nettoyer sa plaie, il retira ses vêtements qui étaient secs mais rigides à cause de l’eau salée. Ses gestes n’avaient rien de sexuel et il détestait le faire sans qu’elle le sache.

Quand elle fut nue, il utilisa l’eau chaude pour nettoyer sa plaie, puis il ajouta une couche d’aloe vera et la laissa à l’air libre. Il attendrait le lendemain pour la guérir afin d’être s?r qu’elle n’était plus infectée.

Il écrasa les feuilles de mélisse qu’il avait fait sécher et les fit bouillir pour en faire un thé. Quand il eut suffisamment refroidi, il appuya la tête d’Ariadne dans le creux de son coude et porta la boisson à sa bouche.

— Allez, Ariadne, dit-il en versant le thé dans sa bouche.

Il ne savait pas quelle quantité parvint dans sa gorge, mais cela ferait l’affaire pour le moment.

Quand il eut fini de la soigner, la nuit était tombée.

Il brossa ses vêtements couverts de sel et les étendit au-dessus du feu pour les faire sécher. Pendant tout ce temps, il entendait le tonnerre gronder au loin, il y avait une autre tempête en mer et quand elle frappa la terre ferme, elle rugit autour de la maisonnette, la faisant grincer et gémir.

Il avait beau être fatigué, il resta aux c?tés d’Ariadne, trop effrayé de la laisser seule, ne serait-ce que pour dormir.

Pendant un moment, il n’osa pas parler. Il se contenta de regarder son visage alors qu’elle reprenait des couleurs.

— Tu me rends fou, dit-il enfin. J’ai vraiment l’impression d’être frappé par la folie. Jamais je ne pensais vouloir ressentir ?a de nouveau… mais c’est différent, avec toi.

Il se tut à nouveau puis il se frotta le visage, se sentant ridicule d’avoir dit cela à voix haute, au moins, elle ne l’avait pas entendu.

*

* *

— Dionysos.

Il tourna la tête vers la voix douce qui pronon?ait son nom. Des doigts étaient plongés dans ses cheveux et des lèvres parcouraient sa m?choire.

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