La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— D’accord. Je serai dans le dressing.

Une fois qu’ils furent seuls, Perséphone se tourna vers lui et lui expliqua ce qui se passait.

— Après qu’Hélène a été mise dehors, Sybil, Leucé et Zofie ont fouillé dans ses affaires. On a trouvé une date, un horaire et l’adresse du Club Aphrodisia. On pense qu’elle va se rendre à une réunion en lien avec la Triade.

— Et tu veux y aller ?

— Oui, nous tous. Zofie, Sybil, Leucé et Hermès, dit-elle. C’est une affaire personnelle, Hadès.

— C’est peut-être personnel, mais ?a ne t’oblige pas à être bête.

La bouche de Perséphone se pin?a alors qu’Hermès grognait depuis le dressing.

— Ouf ! Quel imbécile !

— On a peut-être l’occasion de découvrir ce qu’ils comptent faire, dit Perséphone. Tu ne veux pas éviter une nouvelle attaque ?

— Bien s?r, dit Hadès. Mais ?a ne veut pas dire que je veux que tu y ailles. Hermès peut y aller.

Elle le dévisagea d’un air plus blessé qu’énervé, ce qui ne plut pas à Hadès.

— Pourquoi tu ne me fais pas confiance ?

— Perséphone, ce n’est pas toi, c’est…

— Les autres, je sais, gronda-t-elle d’une voix frustrée. J’aimerais respecter ton point de vue, mais il faudrait aussi que tu respectes le mien.

Hadès l’étudia en silence, la m?choire crispée. Une part de lui avait envie de dire que ?a n’avait pas d’importance, que le danger l’emportait sur les raisons qu’elle avait d’aller dans ce club, mais il savait que ce serait injuste.

Il fit de son mieux pour taire sa colère quand il reprit la parole.

— Quel est ton point de vue ?

— Je ne veux pas être une déesse passive ni un trophée à tes c?tés. J’ai mes propres batailles à mener. Hélène m’a trahie. Je veux savoir à quel point.

Hadès la comprenait, mais il lui était difficile de la laisser faire, et peut-être était-ce justement là qu’il échouait. Perséphone n’était pas un de ses sujets ni une de ses ?mes. Elle ne travaillait pas pour lui. Elle était sa future épouse. Il avait juré de la traiter comme son égale, et il se rendait bien compte que sa peur l’empêchait de le faire.

— C’est plus qu’une simple envie d’aider, Hadès, dit-elle d’une voix calme. Tu dois me laisser me battre pour quelque chose.

Il tendit la main pour caresser sa joue.

— Hermès y va aussi ? demanda-t-il.

Elle hocha la tête.

— Il a déjà accepté de prêter serment pour me protéger… si ?a peut te rassurer.

Rien ne pourra me rassurer dans cette situation, voulut-il dire, mais il se tut, car il savait que ?a ne les mènerait à rien.

— Je pense que l’autre robe est mieux, dit Hermès en sortant du dressing.

Il portait l’une des tenues qu’il tenait dans la main quand Hadès était arrivé. C’était une robe noire et courte avec un bustier brodé de perles.

— Celle-ci est un peu trop… prends-moi, si tu vois ce que je veux dire.

Hadès grin?a des dents.

— Hermès… grogna Perséphone.

Hadès fit un pas vers le dieu.

— Tu as accepté de prêter serment ? demanda-t-il.

Le visage du dieu devint sérieux et il hocha la tête, tendu.

— Oui.

Hermès connaissait la gravité d’une telle promesse. Ce n’était pas une chose qu’on proposait pour faire plaisir, même si Perséphone l’avait fait dans ce but. Un tel serment impliquait que le dieu jurait de protéger Perséphone pour l’éternité. Cela allait au-delà d’un seul instant.

— Jure-le, dit Hadès. Jure que tu la protégeras à tout prix, même au détriment de ta propre vie.

— Hadès, dit Perséphone d’une voix paniquée, mais il ne la regarda pas.

— Je le jure, dit Hermès.

— Tu connais les conséquences, si tu échoues ?

Hermès hocha la tête, une seule fois, et Hadès baissa les yeux sur sa tenue.

— Le noir n’est pas ta couleur, dit-il.

Hermès haussa un sourcil.

— Depuis quand tu as intégré la police du style, toi ?

— J’ai eu un prof… correct, répondit Hadès.

— Correct ? ricana Hermès.

Sa réponse fut interrompue par quelqu’un qui frappa à la porte. Ils se tournèrent tous les trois et Perséphone dit à la personne d’entrer.

La porte s’ouvrit lentement et Ilias entra, hésitant en les trouvant tous les trois dans la chambre.

— Pardon de vous interrompre… mais, Hadès, on a besoin de vous, dit-il.

Il per?ut le sentiment d’urgence du satyre et redoutait déjà ce qui l’attendait.

Hadès se tourna vers Perséphone et la prit dans ses bras.

— Je t’aime, dit-il en l’embrassant fougueusement sur la bouche.

Mais un nouveau malaise s’empara de lui et il embrassa la déesse avec encore plus de passion, car il avait l’impression de lui dire adieu.

Cela ne lui plaisait pas et quand il recula, Perséphone paraissait aussi troublée que lui, mais elle soutint son regard.

— Je t’aime, chuchota-t-elle.

Hadès recula et lan?a à Hermès un regard qui était une dernière mise en garde, puis il sortit de sa chambre avec Ilias.

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il.





Chapitre XXVI



Dionysos





Dionysos frappa à la porte d’Ariadne.

Elle n’était pas sortie de sa chambre depuis qu’il était rentré, la veille au soir, et il n’avait pas cherché à la voir, préférant lui accorder un peu d’espace.

Il était furieux contre lui-même. Lorsqu’elle l’avait interpellé quant au fait qu’il ne la respectait pas et n’accordait pas d’importance à son opinion, il ne s’était pas défendu – il l’avait accusée de faire la même chose.

En plus de ?a, il n’était pas certain de pouvoir lui raconter sa rencontre avec Poséidon. Qui l’avait désar?onné plus qu’il ne s’y attendait, non seulement à cause de ce qu’il avait appris sur Méduse mais aussi à cause des propos du dieu de la Mer sur Ariadne.

Il se demandait pourquoi Thésée était à ce point obsédé par la détective. Que possédait-elle qu’il désirait ? Peut-être était-ce simplement parce qu’elle connaissait ses secrets et qu’elle lui avait échappé.

Quoi qu’il en soit, plus Dionysos y pensait, plus cela l’inquiétait, et il s’en voulait de l’avoir impliquée dans ses recherches pour retrouver Méduse.

Quant au destin de la Gorgone, c’était une horrible révélation de plus. Quelle malédiction lui avait été infligée ? Est-ce qu’elle ne devenait qu’une arme dans la mort ?

— Ariadne ? appela Dionysos. Tu dors ?

Il attendit qu’elle réponde, mais il n’entendit aucun bruit de l’autre c?té de la porte, ce qui l’inquiéta.

— Je suis désolé pour hier. Je ne voulais pas que tu penses que je ne te respecte pas, et que je ne t’estime pas. Je…

Il hésita.

— Je te trouve… géniale.

Il marqua une pause, mais n’entendait toujours rien.

Il pressa son oreille contre la porte. Même si elle l’ignorait, il devrait entendre quelque chose.

— Ariadne, insista-t-il en essayant d’ouvrir.

La porte était fermée à clé et il tambourina dessus.

— Ari, ouvre la porte, putain !

Son c?ur se mit à battre la chamade.

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