La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— Putain ! cria un autre homme.

Thésée retira la corne et le mortel tomba à terre en gémissant.

Les quatre autres déguerpirent en criant, cherchant à s’enfuir. Deux d’entre eux furent frappés par des courants électriques envoyés par les jumeaux et un autre se mit à convulser avant de se changer en un tas de cendres, comme s’il br?lait de l’intérieur. Le dernier émit des gargouillis et vomit de l’eau avant de virevolter et de tomber sur le dos, noyé.

— Hélas, dit Thésée quand ils furent tous morts, je ne peux vous laisser vivre et raconter votre exploit.





Chapitre XXV



Hadès





Hadès se téléporta à son bureau de la Tour Alexandria.

Il était anxieux, mais son angoisse n’avait rien de choquant, puisqu’il devait voir Zeus aujourd’hui pour discuter de son avenir avec Perséphone. Il espérait convaincre son frère d’approuver son mariage en s’épargnant ses demandes habituelles. Peut-être même celui-ci concèderait-il qu’il valait mieux qu’ils se marient en secret, étant donné la désapprobation évidente de Déméter.

C’étaient de grands espoirs, mais quand il s’agissait de Perséphone, il aimait rêver.

Il ne s’attendait pas à la trouver dans son bureau en arrivant. Elle se tenait devant les baies vitrées, concentrée sur la rue en contrebas. Il pensa qu’elle s’inquiétait de la météo, de sa mère et donc de toutes les vies que celle-ci avait prises.

Son ventre se noua.

Après l’horrible accident, il était persuadé que Perséphone partirait, non pas par envie mais par sentiment d’obligation. Or elle était restée à ses c?tés pour accueillir les ?mes qui entraient aux Enfers, comme si elle était déjà sa femme, sa reine.

Il se posta derrière elle et posa les mains à plat sur la vitre, de part et d’autre de son corps. Il effleura sa nuque du bout du nez, déposant de légers baisers sur sa peau. Il se souvint de la première fois qu’elle lui avait rendu visite ici, de la première fois qu’il l’avait vue dans cette pièce et de combien il avait eu envie de la prendre sur son bureau.

? Ce serait la chose la plus productive qui pourrait s’y passer ?, avait-il dit, et c’était encore vrai à ce jour.

— Attention, dit Perséphone d’une voix douce et suave. Si tu laisses des traces, Ivy va te gronder.

— Tu crois qu’elle me grondera si je te prends contre la fenêtre ? demanda-t-il avant de mordiller son oreille.

Elle se tourna vers lui et son expression le troubla. Il s’attendait à trouver son regard br?lant de désir, mais elle semblait plut?t… angoissée.

Peut-être Déméter avait-elle encore frappé ?

— Qu’est-ce qui ne va pas ?

— J’ai mis Hélène à la porte, aujourd’hui, expliqua-t-elle d’une voix tremblante. Je…

Elle marqua une pause et fuit son regard.

— Elle voulait écrire un article sur la Triade et je comptais la soutenir du moment qu’elle trouvait des sources fiables, mais il semblerait qu’au cours de son enquête, les Impies aient réussi à la faire passer dans leur camp.

— Comment ?a ? demanda Hadès.

— Elle est venue me voir aujourd’hui et elle m’a expliqué ce qu’elle voulait écrire. Elle m’a dit que la Triade… faisait le bien. Qu’ils sont comme des dieux, mais qu’ils protègent leur peuple, contrairement à nous.

Hadès n’était pas surpris. Il savait comment la Triade recrutait ses membres, et leur usage de la magie paraissait toujours l’emporter sur le destin, donc il n’était pas surprenant qu’ils aient réussi à piéger Hélène.

— Ils savent se montrer convaincants, dit Hadès. C’est dommage. Les mortels qui tombent dans leur piège ne voient qu’un événement isolé, un moment de guérison où ces demi-dieux semblent avoir défié le destin. Ils ne voient pas les conséquences.

— Quelles sont les conséquences ? demanda-t-elle.

Hadès haussa les épaules.

— ?a dépend de la colère des Moires, mais en général, ils doivent affronter une fin pire que celle qui avait été choisie pour eux.

Perséphone resta silencieuse quelques instants.

— J’ai l’impression que c’est de ma faute. Si je n’avais pas…

— Tu ne pouvais pas savoir, Perséphone, l’interrompit Hadès. Si Hélène a été convaincue de se joindre à la Triade aussi facilement, c’est que sa loyauté n’a jamais été très grande.

Perséphone fron?a les sourcils et Hadès effleura son menton pour pencher sa tête en arrière afin qu’elle le regarde.

— Elle t’a menacé, dit-elle, les poings serrés, et Hadès sentit son pouvoir changer.

Elle était en colère, bouillante de rage.

— Est-ce que tu crois que la Triade… te prendra pour cible ?

— Je suppose, oui, dit Hadès.

Perséphone p?lit, et sa réaction choquée l’étonna. Il fron?a les sourcils en l’étudiant.

— Tu as peur pour moi ?

— Oui. Oui, espèce d’imbécile ! dit-elle en le fusillant du regard. Regarde ce qu’ils ont fait à Harmonie !

— Perséphone…

Elle lui coupa la parole.

— Hadès, ne minimise pas ma peur de te perdre. Elle est parfaitement justifiée.

Une vague de chaleur envahit sa poitrine et il la regarda avec tendresse.

— Pardon, murmura-t-il.

Il ne s’était jamais attardé sur le fait que la Triade s’en prendrait à lui. Il savait que ce serait le cas. Après tout, il était l’un des trois dieux les plus puissants parmi les Olympiens. Si la Triade voulait prendre le pouvoir, il leur faudrait vaincre Hadès d’abord. Jusqu’à la résurrection de l’Ophiotauros, il n’avait pas pensé que ce serait possible, mais les choses étaient différentes à présent, surtout après le rêve de Katerina.

— Je sais que tu es puissant, dit-elle. Mais… je ne peux pas m’empêcher de penser que la Triade est sur le point de déclencher une nouvelle Titanomachie.

Le ventre d’Hadès se noua. Il savait cela depuis un moment, mais c’était autre chose d’entendre Perséphone le dire. Il pensa de nouveau à la vision de Katerina. Même s’il ne voulait pas accorder trop d’importance à ce rêve, il ne pouvait s’empêcher de se demander quelle part de vérité il contenait. Si l’Ophiotauros était tué, devraient-ils affronter une guerre de cent ans ? Hadès n’était pas s?r de pouvoir supporter le poids d’un tel avenir quand son passé était déjà noirci par la même horreur. Ce n’était pas ce qu’il voulait ; ni pour lui ni pour Perséphone.

Il prit le visage de sa déesse entre ses mains.

— Je ne peux pas te promettre qu’il n’y aura pas mille guerres au cours de notre existence, dit-il. Mais je te promets que je ne te quitterai jamais volontairement.

— Est-ce que tu peux me promettre que tu ne me quitteras jamais, tout court ?

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