La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— J’avais envie de toi, susurra-t-elle. J’ai eu envie de baiser dès qu’on a été seuls.

— Et au lieu de baiser, tu as voulu jouer. Pourquoi ?

— J’aime les préliminaires, répondit-elle, et Hadès éclata de rire.

Elle mordilla son oreille et il inspira en serrant les dents, percutant sa bouche avec la sienne. Le corps de Perséphone se couvrit de sueur et Hadès peina à la tenir, mais elle s’agrippait à lui.

— Je déteste t’attendre, dit-elle.

— Alors viens me trouver, répondit Hadès.

— Tu es occupé.

— Occupé à rêver d’être en toi.

C’était vrai, il en rêvait chaque seconde de la journée.

Perséphone parvint à rire, à bout de souffle.

— J’aime tellement ce rire, dit-il en l’embrassant sur la bouche.

— C’est toi que j’aime tellement.

Hadès recula pour la regarder dans les yeux, puis il s’assit en la serrant contre lui.

— Redis-le, dit-il.

Son regard s’adoucit et elle passa ses mains dans ses cheveux.

— Je t’aime, Hadès.

Il sourit jusqu’aux oreilles. Il l’aimait tellement.

— Je t’aime, dit-il alors qu’elle ondulait de plus en plus vite et fort contre lui, accueillant ses coups de bassin avec autant de vigueur. Tu es parfaite. Tu es ma ma?tresse. Tu es ma reine.

Elle jouit sur lui et il l’imita, puis ils s’écroulèrent sur le tr?ne, épuisés.

— Pourquoi c’est la première fois que j’entends parler de tes fantasmes ? demanda-t-elle, et il l’embrassa sur le front.

Hadès ne savait trop quoi répondre.

— Comment je suis censé verbaliser ce genre de chose ?

Perséphone le regarda dans les yeux.

— Je suppose que tu… tu me dis ce que tu veux. Ce n’est pas ce que tu me demanderais de faire ?

— Oui, répondit-il, intrigué par la notion de désir. Alors dis-moi, quel est ton fantasme ? demanda-t-il.

Elle écarquilla les yeux avant de froncer les sourcils.

— Je… je ne crois pas que j’en aie.

— Tu me pardonneras de ne pas te croire, dit-il.

— Non. Je ne te le pardonne pas, c’est dans ta nature de détecter les mensonges.

Hadès ricana.

— Alors, que dois-je faire ? Pour conna?tre tes fantasmes ?

Elle mit un moment avant de parler. Il savait qu’elle connaissait la réponse, elle était sur le bout de sa langue, faisant cro?tre la tension entre eux.

— Un jour… j’aimerais… que tu m’attaches.

Il ne s’attendait pas à ?a. Il pensait qu’elle proposerait plut?t une forme d’exhibitionnisme. ?tant donné ce qu’elle avait vécu avec Pirithoos, il avait supposé que l’attacher serait impossible. Il semblait à Hadès qu’il leur faudrait s’y prendre avec précaution.

— Je ferai toujours ce que tu me demanderas de faire.

Ils furent silencieux un moment et elle appuya sa tête sur son torse.

— Et toi ? finit-elle par demander. Quels autres fantasmes caches-tu dans ta tête ?

Il la serra plus fort contre lui alors que sa verge durcissait à nouveau en elle.

— Chérie, te faire l’amour est chaque fois un fantasme.





Chapitre XXIV



Thésée





Thésée regardait la femme qui était assise en face de lui, de l’autre c?té du bouquet de fleurs jaunes.

— Alors comme ?a, vous voulez en savoir plus sur la Triade ?

Elle s’était présentée comme Cassandre, mais il savait que son vrai prénom était Hélène et qu’elle aspirait à être journaliste. Elle étudiait à l’Université de Nouvelle Athènes et elle travaillait pour Perséphone Rossi.

Elle ne savait pas encore qu’il savait tout d’elle et elle faisait mine de vouloir se joindre à son organisation, comme elle l’avait dit la semaine précédente, quand elle s’était présentée lors d’une assemblée.

En temps normal, il mettait vite fin à ce genre de rendez-vous, mais il était opportuniste et il voyait du potentiel en elle.

Il savait ce qu’elle désirait vraiment.

Cette jeune femme était ambitieuse et elle cherchait constamment le chemin qui la propulserait au sommet. Il ne l’intéressait pas plus qu’elle ne l’intéressait en retour, au-delà de ce qu’ils pouvaient s’apporter mutuellement. Elle pensait encore que la balle était dans son camp et qu’elle serait la journaliste qui ferait éclater la nouvelle de la plus grande menace sur le règne olympien de tous les temps.

Il admirait sa confiance, mais il détestait son arrogance.

Elle découpait le faux-filet qu’elle avait commandé et Thésée remarqua ses gestes délicats, gracieux, même. Elle essayait de l’impressionner.

Ce n’était pas encore le cas.

— Je crois que ce qui m’intéresse vraiment, c’est votre point de vue à son sujet, dit-elle d’une voix suave.

Elle le regardait dans les yeux, mais elle se concentra bient?t sur sa bouche.

Il trouvait sa tentative de séduction ennuyeuse et prévisible. Sa plus grosse erreur était de croire que sa beauté suffirait à le convaincre. Phèdre était sublime, tout comme sa s?ur. Il pouvait se taper des beautés tous les jours. Cela ne changeait rien, ?a ne lui apportait rien.

Il ne prenait de plaisir que s’il pouvait leur faire du mal, et il sentit sa verge tressauter rien que d’y penser.

— Je ne voudrais pas influencer votre opinion, dit-il. Je préfère que nos actes parlent d’elles-mêmes.

— Mais vos actes semblent terroristes.

— C’est une question de point de vue, dit-il. J’avancerais que c’est Olympe qui est responsable de ce terrorisme.

Elle regarda à sa droite puis à sa gauche, sans doute gênée par ses propos.

Thésée ricana.

— ?a vous met mal à l’aise ?

— C’est du blasphème, dit-elle.

— Je suppose, oui. Si vous vénérez les dieux.

— Qu’on les vénère ou pas, ils sont bien réels, dit-elle. Les conséquences de l’hérésie sont graves.

— Pas plus graves qu’une tempête mortelle, répondit-il. Si je meurs en proclamant la vérité sur les dieux, ainsi soit-il.

Elle se tut et prit son verre avant de reculer sur sa chaise. Il ne s’y attendait pas. Son geste indiquait qu’elle était à l’aise.

— Vous savez ce que je pense ? demanda-t-elle en sirotant son vin.

Il n’en savait rien, mais il devait admettre que son changement de comportement et sa confiance soudaine l’intriguaient.

Il attendit. Il ne comptait pas l’implorer.

— Je crois que vous vous fichez de ce qui arrive au peuple de Nouvelle Grèce, mais que vous avez besoin qu’il vous soit fidèle.

Il la regarda droit dans les yeux.

— Et qu’est-ce qui vous fait penser ?a ? demanda-t-il, le regard noir.

— Tout le monde a besoin d’être vénéré.

— Vous aussi ? demanda-t-il.

Il avait h?te qu’elle réponde. Il s’attendait à quelque chose d’ennuyeux, du type ? quelle femme n’a pas envie d’être vénérée ? ?, mais il n’en fut rien.

— On pourrait me craindre, et je m’en ficherais. La seule chose qui m’intéresse, c’est le pouvoir.

Il y avait un éclat dans son regard qu’il n’avait pas per?u avant, une noirceur qu’il avait envie de titiller.

Il finit par se lever.

— Venez avec moi, dit-il.

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