La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Elle riva ses yeux sur sa bouche et le bas-ventre d’Hadès se réchauffa.

— Qu’aimerais-tu faire ce soir, chérie ?

Elle sourit.

— J’ai très envie de jouer aux cartes.





Chapitre XXIII



Hadès





— On joue selon mes règles, dit Perséphone.

Hadès haussa un sourcil. Ils étaient assis face à face, à la table de leur chambre.

— Tes règles ? En quoi sont-elles différentes des règles établies ?

— Il n’y a pas de règles établies, expliqua Perséphone. C’est ce qui rend ce jeu si amusant.

Cela s’apparentait à son pire cauchemar.

— Contente-toi d’écouter, dit-elle en fron?ant les sourcils. Le but du jeu est de rassembler toutes les cartes. Chacun doit poser une carte en même temps. Si la somme des cartes équivaut à dix, ou si l’un de nous pose un dix, il faut frapper le tas de cartes.

— On… frappe le tas ?

— Oui.

— Pourquoi ?

— Parce que c’est comme ?a qu’on gagne les cartes.

Il essaya de ne pas rire. Ce jeu avait l’air ridicule.

— Continue.

— En plus de la règle des dix, il y a une règle pour les figures, expliqua-t-elle alors qu’Hadès commen?ait à regretter d’avoir voulu qu’il y ait des règles.

Celles-ci étaient sans queue ni tête.

— En fonction de la figure qu’on pose, l’autre joueur a un certain nombre de chances pour essayer d’obtenir une autre figure. Sinon, le joueur qui a posé la première figure remporte toutes les cartes.

Il n’avait rien compris, mais il hocha quand même la tête.

— Et enfin, si tu frappes le tas au mauvais moment, tu dois mettre deux cartes sous la pile.

— OK. Bien s?r. Comment s’appelle ce jeu, déjà ?

— La Bataille ?gyptienne, dit Perséphone.

Il n’en avait jamais entendu parler. Venait-elle de l’inventer ?

— Pourquoi ?

Elle hésita et fron?a les sourcils.

— Je… je ne sais pas. C’est comme ?a, répondit Perséphone.

— Eh bien, ?a devrait être amusant. Mais passons aux choses sérieuses, la mise. Qu’est-ce que tu gagnes si c’est toi qui obtiens ce… tas de cartes ?

C’était son moment préféré dans n’importe quel jeu. C’était pour la mise que le jeu valait la peine d’être joué.

Perséphone resta silencieuse, elle réfléchissait. Elle tapotait sa bouche avec ses doigts et il la regarda faire.

— Je voudrais un week-end, dit-elle enfin. Seule. Avec toi.

— Tu paries pour gagner quelque chose que je t’offrirais volontiers et que je t’ai déjà offert plusieurs fois.

— Je ne parle pas d’un week-end, enfermés dans ta chambre, rétorqua-t-elle d’un ton défensif qui vexa Hadès. Je veux un week-end… sur une ?le, ou à la montagne, ou dans un chalet. Des… vacances.

L’idée lui plaisait.

— Tu ne me donnes pas beaucoup de raisons de gagner, plaisanta-t-il.

— Et toi ? Qu’est-ce que tu veux ?

— Un fantasme, répondit-il. Réalisé.

— Un… fantasme ? demanda Perséphone, confuse.

Il précisa sa pensée.

— Sexuel.

— Bien s?r, dit-elle d’une voix suave. Est-ce que je peux demander ce qu’implique ce fantasme ?

— Non, répondit-il, mais seulement parce qu’il n’avait pas décidé lequel il souhaitait explorer avec elle… si elle était d’accord. Tu acceptes ?

— J’accepte.

Sa courte réponse fit accélérer son pouls et il se retrouva soudain à lutter, car tout son sang se précipitait dans sa verge. Il aimait son enthousiasme, mais il aimait encore plus qu’elle ait suffisamment confiance en lui pour dire oui.

Perséphone coupa le tas et distribua vingt-six cartes à chacun. La première qu’elle posa fut un deux de pique, et Hadès posa une reine de trèfle.

— ?a veut dire que j’ai trois chances de poser une autre figure, expliqua-t-elle.

Il lui obéit, car il n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait, mais il se dit que plus ils joueraient, plus les règles deviendraient claires… si toutefois il parvenait à se concentrer malgré sa douloureuse érection.

Perséphone posa ensuite un roi.

— Maintenant, tu as quatre chances de poser une figure.

Il était presque s?r qu’elle inventait les règles au fur et à mesure. Une figure, pensa-t-il en essayant de se souvenir de ce que c’était – un valet, une reine ou un roi. Il posa d’abord un cinq de carreaux, puis un trois de trèfle et enfin un valet de c?ur. C’était désormais à elle de jouer.

Sauf qu’elle retourna un valet.

— Tu as une chance de tirer une figure, dit-elle.

Il retourna un dix de pique.

Hadès ne comprit pas ce qui lui prit, mais dès qu’il le vit, il frappa le tas de toutes ses forces. Perséphone sursauta et lui fit de gros yeux.

— Quoi ? s’étonna-t-il. Tu as dit qu’il fallait frapper.

— Oui, mais pas démonter la table.

Il sourit d’un air machiavélique.

— C’est juste que j’ai très envie de gagner.

— Je croyais que ma mise t’intéressait ?

— C’est le cas, mais je peux réaliser ton souhait n’importe quand.

— Et tu ne crois pas que je peux réaliser ton fantasme n’importe quand ?

— C’est le cas ?

Il savait qu’elle le pouvait, mais la question était de savoir si elle en aurait envie en dehors d’un pari. S’il savait qu’elle était ouverte à cette idée, c’était plus simple de cette manière. Ce n’était pas qu’il avait honte, mais il ne voulait pas lui faire peur ou la mettre mal à l’aise, surtout quand ses cauchemars à propos de Pirithoos ne faisaient qu’empirer.

Il soutint son regard et l’atmosphère devint pesante. Il aimait sa fa?on de le regarder, comme si elle avait envie de lui sauter dessus.

— On continue ? demanda-t-il.

Continuer après qu’elle aurait joui sur sa queue ne lui poserait aucun problème.

Perséphone se racla la gorge et se concentra sur les cartes.

Plus ils jouaient, plus il était inconfortable et désespéré de soulager la tension qui pulsait entre ses jambes. Hadès n’eut bient?t plus qu’une carte en main. La victoire de Perséphone était imminente, mais elle avait sous-estimé son envie de gagner.

— N’aie pas l’air aussi s?re de toi, chérie. Je vais revenir avec cette carte, promit-il.

Elle leva les yeux au ciel, mais il posa sa dernière carte. C’était un dix, et il frappa le tas, remportant toutes les cartes.

Perséphone recula sur sa chaise et sa surprise se changea vite en frustration.

— Tu as triché !

— C’est typiquement ce que disent les perdants, ricana-t-il.

— Attention, Milord, tu as peut-être gagné, mais c’est moi qui suis responsable de l’expérience. Tu veux qu’elle soit bonne, non ?

Elle était responsable de l’expérience, en effet, mais tout lui plairait, du moment que c’était avec elle. Elle se leva en même temps que lui. Il retirait déjà ses boutons de manchette.

— Dix secondes, dit-il.

— Quoi ? demanda-t-elle, confuse.

— Tu as dix secondes pour te cacher. Après ?a, je viens te chercher.

— Ton fantasme est de jouer à cache-cache ?

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