La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— Est-ce que tu écoutais à ma porte, Phèdre ? demanda-t-il en ma?trisant sa voix pour ne pas trahir sa colère.

Elle savait ce qui l’attendait si elle désobéissait.

— Non, je… je te le promets. J’ai cru entendre son prénom depuis le couloir.

Elle mentait, et il devait y mettre fin immédiatement. Il se demanda ce qui lui donnait tant de courage.

— Tu as cru entendre ? demanda-t-il.

Elle prit une grande inspiration.

— J’ai d? me tromper.

Thésée se leva et quand il se dirigea vers elle, elle posa sa main sur son ventre. Avant sa grossesse, il l’aurait fait taire avec un baiser ou du sexe, mais il n’avait plus envie d’elle depuis. Et ?a n’avait pas d’importance. Il avait utilisé le sexe pour la garder auprès de lui, et c’était désormais le bébé qui s’en chargeait.

Cependant, il aima la voir se crisper quand il approcha, ?a le fit bander. C’était utile, d’ailleurs, car en le voyant, elle penserait que c’était elle qui l’excitait et non sa peur.

Il effleura son menton.

— Qu’est-ce que je t’ai dit à propos d’Ariadne ?

Ses yeux se remplirent aussit?t de larmes.

— Thésée, chuchota-t-elle.

Il détestait sa fa?on de dire son nom, peut-être parce que cela lui rappelait sa s?ur et sa fa?on de le gémir.

— C’est ma s?ur…

— Qu’est-ce que… aboya-t-il avant de se calmer, j’ai dit ?

Phèdre le dévisagea et déglutit, incapable de retenir ses larmes.

Thésée s’approcha autant que possible malgré son ventre rond.

— Oh, Phèdre, chuchota-t-il en penchant sa tête en arrière.

Elle grima?a quand il empoigna plus fort ses cheveux bruns.

— Que vais-je faire de toi ?

Il l’embrassa sur le front.

Il savait comment fonctionnait sa femme. Elle fondait à la première démonstration d’affection, tout le contraire de sa s?ur. Ariadne n’était pas séduite par les mots doux et les caresses, elle voulait que ce soit brusque et rapide et que ?a laisse des bleus.

Il posa ses mains sur ses épaules et chuchota dans son oreille.

— Je voulais te protéger de ?a, mais je suppose que je dois te le dire, maintenant.

Il recula et retourna à son bureau pour prendre sa tablette. Il la lui tendit et lui montra les photos que Persée avait envoyées.

— J’ai tenu ma promesse, dit-il. J’ai gardé un ?il sur ta s?ur et malgré mes tentatives d’intervention, elle s’est tournée vers la prostitution. Ce soir, elle a été vue dans le quartier du Plaisir avec Dionysos.

Il regarda Phèdre qui étudiait les photos.

— Elle n’a pas l’air d’être elle-même, chuchota-t-elle.

— Oh, chérie, dit-il. C’est toujours le cas avec l’addiction.

Phèdre posa la tablette et prit son visage dans ses mains pour pleurer. Thésée se mit derrière elle et l’attira contre lui, pressant sa verge dure contre ses fesses. La seule chose qui maintenait son érection était la souffrance de la jeune femme et il s’en délecta.

— Je suis navré, susurra-t-il en posant son front contre sa nuque. Je ne voulais pas te le dire. Je pensais qu’il valait mieux vous protéger, toi et le bébé.

— Non, dit-elle en baissant les mains pour prendre les siennes et les poser sur son ventre.

Il grima?a en sentant ses paumes mouillées par ses larmes.

— Je n’aurais pas d? te poser la question. Je savais que je n’aurais pas d? espérer qu’elle cherche à me voir.

Elle se tourna dans ses bras et appuya son front contre son torse, ce qui soulagea Thésée. Il ne pensait pas pouvoir continuer d’avoir l’air désolé, sa frustration était trop vive.

— Je sais que c’est dur, dit-il, mais je suis toujours là pour toi, même quand tu n’as plus personne.

Il la laissa pleurer encore un peu avant de faire un pas en arrière quand il en eut assez.

— Tu as besoin de repos, dit-il en caressant d’un doigt sa joue mouillée.

Elle hocha bêtement la tête, mais tout ce qui comptait, c’était qu’elle obéisse.

— Je t’aime, Thésée, dit-elle.

Il lui sourit et l’embrassa brièvement sur la bouche.

— Bonne nuit, mon amour, dit-il en la poussant délicatement dans le couloir. J’arrive bient?t.

Il la regarda marcher jusqu’à ce qu’il ne puisse plus la voir, puis il ferma la porte et essuya sa bouche mouillée par ses larmes.

Dégo?tant, pensa-t-il.

Il retourna à bureau et appuya sur le bouton de son interphone pour appeler son assistante, qu’il savait prête et en attente.

— Maintenant, gronda-t-il.

Il déboutonna son pantalon et sortit sa verge, qu’il branla plusieurs fois pour se préparer.

Après quelques secondes, la femme entra. Il avait oublié son prénom. Elle était nouvelle, ayant récemment remplacé l’autre qui était morte.

Elle posa sur sa verge un regard sans éclat. Elle ne faisait que son travail. Elle avan?a jusqu’à lui et se mit à genoux.

— Tu t’appelles comment ? demanda-t-il.

— Rebecca.

— C’est ton vrai prénom ?

— Non, dit-elle.

Il aimait sa fa?on de le regarder, avec autant de méchanceté qu’Ariadne. Il empoigna ses cheveux.

— Je vais baiser ta bouche, dit-il. Et tu vas tout prendre. Tout.

Elle se redressa légèrement, prête pour la transaction, toujours défiante, toujours sans peur, et la poitrine de Thésée se gonfla face au défi qui était de voir l’éclat dispara?tre de ses yeux.





Chapitre XIV



Dionysos





Quand Dionysos et Ariadne apparurent dans son salon, il la tenait encore fermement par la taille, ses seins pressés contre son torse et sa queue contre son bas-ventre. Il avait envie de mourir, et il se fichait que ce soit une véritable mort. Il voulait simplement mettre fin à cette fichue torture.

Il ne la l?cha pas tout de suite et elle ne chercha pas immédiatement à s’éloigner, ce qui laissa Dionysos penser qu’elle était bien plus secouée qu’elle ne le laissait para?tre. N’empêche qu’il admirait sa contenance.

— Est-ce que ?a va ? demanda-t-il.

Elle parut confuse et il ne comprit pas pourquoi. Peut-être était-elle étonnée qu’il le lui demande.

— Je… je ne sais pas, admit-elle.

Il fron?a les sourcils et dégagea une mèche sur sa joue.

— Je ne savais pas que ?a arriverait.

— Tu parles de quoi ? demanda-t-elle en baissant les yeux sur sa bouche. Du fait que tu m’as embrassée, ou que j’ai tué ces deux hommes ?

Ils se dévisagèrent longuement. La seule pensée qui obsédait le dieu était ce baiser, et plus encore sa fa?on de le chevaucher et d’onduler contre lui, la sensation de son corps entre ses mains, tellement br?lant et parfait.

Il savait qu’il était dans le pétrin, car il ne penserait plus qu’au fait qu’ils avaient été interrompus, se demandant si elle avait répondu à ses avances parce qu’elle avait cru cela nécessaire.

Elle recula et il la l?cha, détestant le manque qu’il ressentit immédiatement.

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