La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Il repensa à Ariadne dans sa robe, à la fa?on dont elle lui avait obéi quand il lui avait dit de s’agenouiller devant lui, à ses yeux br?lants quand elle l’avait regardé, peut-être était-ce de la haine, mais il avait parfois du mal à la distinguer de la passion, et ?a n’avait pas d’importance, d’ailleurs, car ?a nourrissait son fantasme.

Il se permit de s’attarder sur ce qui aurait pu se passer et il imagina qu’il tenait son cul parfait pour l’aider à se glisser sur sa verge. Elle serait chaude, trempée et étroite, et elle le chevaucherait comme si elle connaissait son corps depuis toujours. Lorsqu’elle se fatiguerait, il prendrait le relais et s’enfouirait en elle jusqu’à ce que tout son corps se bande et qu’il ne puisse plus se concentrer que sur la tension dans ses testicules, qui se propagerait dans tout son corps lorsqu’il jouirait. Quand il ouvrit les yeux et vit sa main sur son gland, les doigts couverts de sperme, il se sentit horriblement insatisfait.

Il se lava de nouveau et sortit de la douche, aussi frustré que lorsqu’il y était entré.

— Je suis tellement en manque, grommela-t-il.

— Je t’aurais bien aidé, mais tu n’es pas mon genre.

— Va te faire foutre, Hermès !

Il avait senti la magie du dieu en sortant de la salle de bains. Il ne le regarda même pas, marchant simplement jusqu’à sa commode.

— Pas la peine de t’énerver pour ?a, dit Hermès.

Dionysos l’ignora et l?cha sa serviette pour enfiler un boxer. Quand il se tourna vers le dieu de la Ruse, celui-ci avait l’air un peu choqué.

— T’as pas de genre, Hermès, dit Dionysos. Tu baiserais un caillou si tu le trouvais suffisamment beau.

Hermès retrouva l’usage de la parole.

— Eh, j’ai des standards !

— C’est pour ?a que j’ai parlé d’un beau caillou, marmonna Dionysos en soulevant sa couette.

Il se fichait qu’Hermès soit là et qu’il veuille parler. Il était fatigué.

— Tu n’es pas même un peu curieux de savoir pourquoi je suis ici ?

— Non, puisque la dernière fois que tu m’as rendu visite, j’ai rêvé pendant une semaine que mes couilles étaient en feu.

Hermès sourit jusqu’aux oreilles.

— Oh, allez, c’était dr?le.

Dionysos le fusilla du regard.

— Qu’est-ce que tu veux, Hermès ?

Dionysos s’allongea, déterminé à dormir, quoi que le messager des dieux soit venu lui dire. Il joignit ses mains sous sa tête et dévisagea le dieu, mais il parut soudain inquiet et eut du mal à déglutir.

— Eh bien, Hadès me dit que je suis ton gardien, dit Hermès. Donc je suppose que je te garde.

— Tu fais toujours ce qu’Hadès te dit de faire ?

— Seulement quand c’est amusant.

— Et prendre de mes nouvelles, c’est amusant ?

— Ben, ?a l’était quand je pouvais mettre le feu à tes couilles, répondit Hermès avant de marquer une pause et de hausser un sourcil. Cela dit, je suppose que c’est toujours le cas…

Hermès éclata de rire et Dionysos lui lan?a un regard assassin. Le dieu de la Ruse se racla la gorge.

— Bref, en fait, je suis venu te dire qu’Harmonie a été agressée.

Dionysos fron?a les sourcils.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Ben, ce que j’ai dit, répondit Hermès. Elle a été tabassée et on lui a coupé les cornes.

Dionysos s’assit dans son lit. Cette nouvelle était choquante pour de nombreuses raisons, notamment parce que de tous les dieux, Harmonie était l’une des moins mena?antes, mais également parce que quelqu’un avait réussi à s’approcher suffisamment pour blesser un dieu.

— Tabassée ? répéta-t-il. Par qui ?

— On ne sait pas exactement, mais je voulais te prévenir. Ceux qui prennent les dieux pour cible sont sans doute les mêmes personnes qui cherchent l’Ophiotauros, ce qui veut dire qu’ils ont la capacité de réprimer nos pouvoirs.

— Par ? personnes ?, tu veux dire les Impies ? demanda-t-il. Ou la Triade ?

Hermès haussa les épaules.

— Peut-être. C’est trop t?t pour le savoir.

— Est-ce qu’on a vraiment des doutes ? demanda Dionysos.

— Hadès préfère avoir des preuves avant de formuler une telle accusation.

— On croirait qu’Hadès est ton roi, à voir ta fa?on de gober tout ce qu’il dit.

Cette fois, Hermès plissa les yeux en le scrutant.

— Peut-être que si tu ne te sentais pas aussi menacé par son autorité, tu verrais la valeur de son jugement.

— Quel jugement ? Au moment où on parle, c’est sa décision qui nous menace d’être vaincus.

Hadès avait ouvertement avoué que c’était à cause de lui que l’Ophiotauros avait été ressuscité.

— Il n’avait pas le choix, répondit Hermès.

— On a toujours le choix, dit Dionysos avant de se taire, réalisant trop tard qu’il parlait comme son père adoptif.

— Et toi, tu n’as toujours pas l’air d’avoir fait le tien, dit Hermès.

— J’ai choisi un camp, rétorqua Dionysos.

— Tu n’as pas choisi de camp. Tu as choisi le meilleur moyen de te venger.

Hermès parlait un peu trop comme Silène.

— Et alors ?

Hermès secoua la tête.

— Tu te bats pour rien.

Dionysos contracta sa m?choire.

— C’est sans doute une bonne chose qu’Hadès n’ait pas confiance en toi, ajouta Hermès. ? t’entendre, je vois qu’il fait bien.

Sur ce, Hermès disparut.

Dionysos se laissa retomber sur le lit en soupirant, les yeux rivés sur le plafond. Les propos du dieu l’aga?aient, et il se surprit à vouloir répondre qu’il se battait pour quelque chose. C’était justement pour ?a qu’il avait commencé à sauver les femmes et à leur offrir un refuge, à les entra?ner pour qu’elles puissent se défendre, de sorte qu’elles ne soient plus jamais des victimes. C’était pour ?a qu’il avait passé des années à infiltrer le quartier du Plaisir et ses nombreux cercles de trafic du sexe.

Oui, il voulait se venger d’Héra. Elle avait fait de sa vie un enfer. Elle avait assassiné sa mère et il voulait qu’elle souffre.

Mais cela ne l’empêchait pas de vouloir protéger d’autres femmes, au contraire.

Incapable de dormir, Dionysos se leva et alla dans la cuisine. Mais quand il arriva au bout du couloir, il y trouva Ariadne. Elle ne le vit pas arriver, cherchant à attraper un verre sur l’étagère au-dessus de sa tête. Elle était sur la pointe des pieds et son tee-shirt était remonté au-dessus de ses fesses.

Putain.

— Besoin d’aide ? demanda-t-il.

Elle sursauta et se tourna vers lui.

— ?a fait combien de temps que tu es là ? demanda-t-elle.

— Pas longtemps, répondit-il en s’approchant.

Elle ne bougea pas, collée au plan de travail, il tendit la main pour attraper un verre et le lui donner.

— Merci.

Elle alla à l’évier pour le remplir d’eau.

Il la regarda faire quelques secondes puis il prit un autre verre pour faire de même, et ils restèrent c?te à c?te à boire.

— Hermès te rend souvent visite ?

Dionysos s’étouffa sur sa gorgée.

— Quoi ?

— Je… Vous n’étiez pas discrets.

Le dieu pencha la tête sur le c?té et plissa les yeux.

— Tu as entendu quoi ?

— Des bruits, dit-elle. Des voix.

— Je n’ai pas baisé avec Hermès, Ariadne.

— Je… d’accord.

Il resta planté là, choqué et silencieux, les yeux rivés sur elle.

— Comment tu peux penser que…

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