La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Perséphone parla après un long silence.

— Tu es à moi, Hadès, dit-elle en coiffant ses cheveux qui s’étaient détachés durant leur partie de jambes en l’air. Bien s?r que je peux encaisser.

Hadès se dressa sur un coude pour la regarder dans les yeux. Il ne savait pas pourquoi il s’attendait toujours à ce qu’elle craque, à ce qu’elle le quitte, à ce qu’elle le fuie, quand elle parlait ainsi. ?a n’avait pas de sens. ?a n’aurait jamais de sens.

Mais il était infiniment reconnaissant qu’elle l’aime.

— Je n’ai jamais pensé que je remercierais les Moires pour le destin qu’elles m’ont offert, mais toi… tu vaux tout le reste.

— Quel reste ?

— La souffrance.





Chapitre XIII



Thésée





Thésée était en train d’étudier une série de photos. Elles étaient toutes du même homme, prises sous des angles différents ; il s’appelait Adonis et c’était un Favori. Il avait été tabassé et poignardé à mort avec la faux de Cronos, juste devant La Rose, le club d’Aphrodite.

Si Thésée n’était pas directement impliqué dans l’agression, il avait réussi à planter les graines qui l’avaient provoquée. Il se demandait combien de temps il faudrait pour que la colère d’Aphrodite prenne le pas sur sa raison, combien de temps avant que l’honneur d’Hadès le mène à sa porte. Cela faisait longtemps que Thésée vivait dans l’ombre des dieux. Il connaissait leurs forces et leurs faiblesses, mais il connaissait également les mortels, et savait comment leur faire peur.

Quand il s’était mis à neiger en plein été, il avait su que c’était le moment d’inciter au chaos. Avec la tempête de Déméter en toile de fond qui énerverait déjà les mortels et serait le sujet d’actualité principal, il avait su qu’il pouvait nourrir les doutes et la colère des mortels envers les dieux. Il savait que cela ne les affecterait guère, mais que cela les diviserait. Et au centre de tout ?a se trouvaient deux dieux : Hadès et Perséphone.

Thésée ne s’attendait pas à ce qu’ils occupent une place centrale, mais leur histoire d’amour jouait en sa faveur, et il comptait s’en servir pour diviser davantage les dieux tout en continuant de semer le doute parmi les mortels. Il avait à peine eu à lever le petit doigt que les dieux s’étaient mis eux-mêmes des b?tons dans les roues. Il devait simplement s’assurer que lorsque le chaos se répandrait, les mortels aient quelqu’un vers qui se tourner, quelqu’un à vénérer au lieu des Olympiens qui régnaient depuis trop longtemps.

Et cette personne, ce serait lui.

Thésée sentit son téléphone vibrer avant qu’il ne sonne. Il décrocha, mais ne dit rien, attendant que l’autre personne parle.

— Je l’ai trouvée, dit la voix de Persée, un fils demi-dieu de Zeus.

Thésée ne répondit rien, attendant qu’il poursuive.

— Elle est avec Dionysos dans le quartier du Plaisir. Ils cherchent Méduse.

Thésée n’était pas surpris. Il avait entendu les rumeurs au sujet de cette femme, de sa beauté d’abord, puis de son supposé pouvoir. Elle était capable de changer les hommes en pierre.

Il avait soup?onné Dionysos de la chercher quand il s’était adjoint les services des Grées, mais il avait pensé qu’en les faisant assassiner, il perdait le moyen le plus simple de trouver Méduse ; il y avait d’autres moyens de trouver une femme effrayée.

Comme Persée, par exemple.

Une nouvelle série de photos arrivèrent sur sa tablette et il les fit défiler. Ariadne portait une petite robe noire et des cuissardes. Elle était hyper baisable, peut-être même qu’elle l’avait été.

— Est-ce qu’elle couche avec lui ? demanda Thésée.

Il voulait poser la question de fa?on nonchalante, mais une vague de jalousie parcourut ses veines. Il avait beau être marié à Phèdre, sa s?ur, Ariadne lui appartenait aussi. Elle lui appartiendrait toujours, même si elle avait trouvé un répit temporaire entre les mains de ce dieu.

Quand elle reviendrait à lui, et elle reviendrait parce qu’il détenait sa s?ur, il la punirait d’être partie, d’avoir pensé ne serait-ce qu’une seconde qu’elle pouvait le vaincre.

— Pas s?r, répondit Persée.

— Continue de la suivre, ordonna Thésée. Elle finira par nous mener à Méduse, et quand le moment sera venu, je les prendrai toutes les deux.

Il raccrocha et continua de parcourir les photos, sa verge devenait de plus en plus dure. Avant d’être marié à Phèdre, il sortait avec Ariadne. Il l’appréciait plus que sa s?ur, car elle aimait baiser, et baiser fort. Il n’y avait rien de doux chez elle, mais c’était bien là le problème. Ariadne refusait d’être contr?lée. Or, à travers sa s?ur, qui était facilement influencée par de belles paroles, l’inspectrice était parfaitement malléable.

Il banda de plus belle en y pensant et il s’autorisa à imaginer ce qu’il lui ferait quand elle reviendrait à lui et demanderait à voir sa s?ur. Peut-être qu’il accepterait de la laisser regarder pendant qu’il prendrait Phèdre. Sa mine horrifiée le ferait jouir et il enfoncerait alors sa queue dans sa bouche pour remplir sa gorge.

Thésée leva la tête en percevant un mouvement et il trouva Phèdre dans l’embrasure de la porte. Elle était vêtue d’une longue nuisette en satin et d’une robe de chambre assortie qui n’avait aucune chance de se fermer sur son ventre rond. Le contraste entre sa tenue et celle de sa s?ur était impossible à ignorer. Sa femme n’avait presque jamais envie de se déshabiller pour le sexe alors qu’Ariadne pouvait arpenter la maison à poil, comme si c’était son état naturel.

— Phèdre, dit-il en verrouillant sa tablette et en la posant sur son bureau, tu devrais te reposer.

— Je n’arrivais pas à dormir, dit-elle en l’observant depuis la porte. Tu… n’es pas venu te coucher.

Malgré sa pudeur, Phèdre était sublime. Sa douceur faisait d’elle l’épouse parfaite. Un trophée avec lequel il pouvait parader en public. Et sa timidité lui assurait qu’elle ne communiquerait jamais ses doutes ou ses peurs à son sujet. Elle était un choix sans risque.

— Tu sais que j’ai beaucoup à faire en ce moment.

— Bien s?r, dit-elle. Je voulais juste m’assurer que tu allais bien.

Il parvint à sourire, car il pensait que cela lui plairait, un signe qu’il aimait qu’elle s’inquiète pour lui.

— Je vais bien, dit-il. J’ai du travail, c’est tout.

Pourtant, elle ne se comportait pas comme à son habitude quand il la rassurait. En général, elle cédait et partait. Mais ce soir, elle restait.

— Du travail avec Ariadne ? demanda-t-elle d’une petite voix.

Il se demanda pourquoi elle lui posait la question si elle avait tellement peur de sa réponse.

Thésée grin?a des dents. Cette défiance était nouvelle.

Phèdre hésita un instant avant d’ajouter dans un chuchotement.

— Je t’ai entendu.

Entendu ? Il était s?r de ne pas avoir prononcé son prénom.

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