La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— J’ai promis de l’aider, dit Dionysos.

— Laisse-lui le temps de te faire confiance, comme tu l’as fait pour nous, dit Lila?a. Tu sais bien que ?a n’arrive pas du jour au lendemain.

Ses propos ravivèrent sa culpabilité, rendue encore plus oppressante par sa frustration.

Il ne pouvait pas se permettre d’attendre qu’elle lui fasse confiance. Ses doutes aggravaient la situation, car ils la rendaient imprévisible, et cela mettait toutes ses Ménades en danger.

Le cliquetis de talons aiguilles attira son attention et il se tourna quand Ariadne émergea de l’ombre, vêtue d’une petite robe noire qui lui arrivait à peine sous les fesses et de cuissardes noires à talons. Elle aurait été plus à sa place dans son lit – et c’est là qu’il aurait aimé que cette tenue reste.

Sa queue tressauta et durcit quand il y pensa.

— C’est quoi cette tenue ? demanda Dionysos.

— Une robe, de quoi ?a a l’air ? dit-elle en tirant sur sa veste pour la fermer, mais c’était trop tard.

Dionysos avait déjà remarqué la dentelle qui couvrait ses seins. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Il essaya de nouveau et peina à trouver ses mots.

— Tu ne peux pas mettre ?a pour aller au quartier du Plaisir, dit-il.

— Et toi, tu ne peux pas me dire quoi mettre, répondit Ariadne.

— Je t’ai dit de te fondre dans la masse, rétorqua Dionysos.

— C’est justement ce que je fais !

— Tu ne vas pas passer inaper?ue !

Elle croisa les bras.

— Je ne me changerai pas.

— Ariadne… gronda Dionysos d’un ton mena?ant.

— Dionysos, rétorqua-t-elle sur le même ton, où est le problème avec ma tenue ? Je suis déjà allée au quartier du Plaisir. Je sais comment m’habiller.

— Tu y es déjà allée ? demanda-t-il, choqué.

— Je suis détective, imbécile. J’enquête sur les crimes sexuels. Bien s?r que j’y suis allée !

Il se planta devant elle et resta silencieux. Il voulait lui dire quelque chose et lui tenir tête, parce qu’il savait quel genre de personnes arpentaient les rues de ce quartier, mais il ne savait pas quoi dire.

— Ah, dit-il simplement.

Na?a et Lila?a gloussèrent, il leur lan?a un regard assassin.

— Si on veut espérer apprendre quoi que ce soit au sujet de Méduse, il faut que l’un de nous ait l’air crédible, dit Ariadne.

— Allons-y, répondit-il simplement en marchant vers l’ascenseur.

Dionysos appuya sur le bouton et s’adossa au mur en métal froid, face à Ariadne. Elle gardait les bras croisés, sur la défensive. Ils se défiaient ouvertement du regard et leur frustration était palpable.

C’était une erreur.

— Qu’est-ce qu’elle a, ma robe ? demanda-t-elle.

Dionysos sentit son sang s’embraser et vrombir dans ses oreilles.

— Tu sais combien d’hommes vont te regarder, ce soir ?

— Quelques-uns, j’imagine, dit-elle. Dont toi.

Il déglutit et fuit son regard.

— Je ne voulais pas te manquer de respect, dit-il d’une voix rauque, pas parce qu’il ne voulait pas s’excuser mais parce qu’il avait honte.

— Je sais me défendre, Dionysos, dit-elle.

Sa remarque attira son attention et il ne put s’empêcher de lorgner son corps.

— Je suis armée.

— Avec cette robe ?

— Oui, avec cette robe.

Il haussa un sourcil.

— Tu ne me crois pas, dit-elle.

— Cette robe couvre à peine tes fesses, Ariadne.

— Elle descend bien en dessous de mes fesses, Dionysos. Peut-être as-tu besoin d’une le?on d’anatomie humaine.

— Si tu te proposes…

Elle le fusilla du regard avant de soulever le bas de sa robe.

— ?a, c’est mon flingue, dit-elle en révélant une sangle fixée tout en haut de sa cuisse. Et ?a, c’est ma fesse.

Elle se tourna et lui montra une fesse bien ronde.

Bon sang, mais que se passe-t-il ?

— Ariadne… gronda Dionysos en saisissant si fort la barre derrière lui qu’il en eut mal aux doigts.

Sa verge était dure et il ne se débarrasserait jamais de cette érection si elle était habillée comme ?a. Le fait qu’il ne pouvait cesser d’imaginer comment la punir ne faisait rien pour arranger la situation. Il avait envie de lui arracher un cri en lui mettant une fessée, avant d’enfouir ses doigts dans sa chatte mouillée. Quand elle jouirait, il les lui ferait sucer pendant qu’il la prendrait par-derrière, en rythme avec ses cris étouffés.

Il ne pouvait pas faire ?a avec elle. Elle le détestait, et elle n’apprécierait clairement pas qu’il la domine.

Elle baissa sa robe et lui fit de nouveau face, un sourire satisfait sur les lèvres.

— Oui, Dionysos ?

Elle le reluqua de haut en bas, s’arrêtant sur son érection. Son sourire s’évanouit aussit?t. Il attendit qu’elle le regarde dans les yeux et, quand elle le fit, il reprit d’une voix froide et délibérée : — Ne me provoque pas, dit-il.

Elle frissonna et déglutit avant de fuir son regard.

La descente en ascenseur parut interminable et Dionysos avait l’impression de ne pas pouvoir respirer. Car il ne ferait que sentir Ariadne, et il ne se débarrasserait jamais de son érection atroce.

— Enfin, gronda-t-il quand les portes s’ouvrirent.

Il bondit hors de l’ascenseur et avan?a vers l’endroit où il garait plusieurs véhicules reluisants.

Il n’attendit pas qu’Ariadne le suive, mais il savait qu’elle n’était pas loin à cause du cliquetis de ses putains de cuissardes.

— Tu n’es pas un dieu ? demanda-t-elle.

— Tu me poses vraiment cette question ?

— Je croyais que tu te téléporterais, dit-elle.

— Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne suis pas comme les autres dieux.

Il aimait les voitures, celles qui allaient vite, il préférait largement ce mode de transport aux autres, y compris la téléportation.

— Je suis s?re que vous pensez tous ?a, dit-elle.

Dionysos s’avan?a vers son bolide préféré : une moto black chariot customisée. Il prit le casque accroché au guidon et le tendit à Ariadne.

— Mets ?a, dit-il.

— Mets ?a ? s’exclama-t-elle. Je ne peux pas monter là-dessus !

— Mais si, dit-il en passant sa jambe sur le siège pour s’installer. Et tu vas le faire.

Ariadne dut crier pour se faire entendre quand il démarra le moteur et le fit vrombir.

— Je n’ai pas la tenue adaptée !

— J’ai essayé de te prévenir, répondit-il en haussant les épaules.

Elle le fusilla du regard et il la laissa faire le temps qu’elle le voulait. Elle finit par l?cher l’affaire et s’approcha pour s’installer à l’arrière de la moto, coiffée du casque qu’il lui avait donné.

Il tourna la tête vers elle.

— Accroche-toi, dit-il.

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