La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Hadès regarda Perséphone, qui semblait p?le et hésitante. Ce que disait Ben n’était pas impossible, mais c’était également une information que n’importe qui pourrait cracher, pour peu que l’on connaisse un peu l’histoire de la Grèce.

— Mesure tes propos, Oracle ! lui lan?a Hermès.

Il se tenait bien droit, crispé, le menton levé et les poings serrés. Les propos de Ben ne lui avaient vraiment pas plu.

— Je ne fais que répéter ce que…

— Ce que tu entends, l’interrompit Sybil. Et ce que tu entends pourrait être la parole d’un dieu, ou pas. D’ailleurs, étant donné que tu n’as pas de mécène, j’imagine que c’est une entité impie qui te file tes prophéties. Si tu avais été formé, tu le saurais.

Une entité impie pouvait prendre de nombreuses formes ; ce pouvait être un autre mortel, remplissant sa tête de pensées impies, ou même une ?me piégée sur terre, chuchotant dans la pénombre.

— Et qu’y a-t-il de mal à être une entité impie ? Parfois, ce sont les seules qui disent la vérité.

— Tu devrais y aller, dit Sybil d’une voix rauque.

Enfin, pensa Hadès.

— Tu veux que je… parte ?

— Elle a été très claire, répondit Hermès en faisant un pas en avant.

— Mais…

— Tu sembles avoir oublié où est la porte, dit le dieu de la Ruse. Je t’accompagne.

— Sybil… commen?a Ben.

Oh, bon sang. Assez !

Hadès propulsa sa magie vers le mortel, qui s’évanouit.

Il y eut un moment de stupeur, puis tout le monde regarda Hermès.

— Ce n’était pas moi, dit-il en regardant Hadès, qui n’avait pas l’intention de s’expliquer.

Il n’avait fait qu’exécuter ce qu’il avait voulu faire dès le début de la soirée : envoyer Ben sur une ?le déserte.

— Je crois qu’on devrait tous partir, dit Perséphone. Plus on attend, plus la tempête va empirer, ajouta-t-elle en le regardant. Hadès, j’aimerais m’assurer qu’Hélène, Leucé et Zofie rentrent en sécurité.

— Je vais appeler Antoni, acquies?a-t-il.

Le cyclope arriva quelques minutes plus tard et ils s’installèrent dans la limousine. Le bruit de la grêle était encore plus fort dans la voiture, chargeant l’habitacle d’une atmosphère lugubre.

Hadès était à c?té de Perséphone, un bras autour d’elle, Leucé, Zofie et Hélène étaient assises en face d’eux.

— Est-ce que tout le monde a détesté ce Ben ? demanda Leucé.

Quelle question absurde ! pensa Hadès. Bien évidemment que tout le monde l’avait détesté.

— Sybil devrait cacher un couteau sous son lit, au cas où il reviendrait, dit Zofie pour se rendre utile.

— Ou elle pourrait simplement installer un verrou sur sa porte, suggéra Hélène.

— Les verrous peuvent être crochetés. Un couteau, c’est plus s?r, insista Zofie.

Hadès était d’accord avec elle. Quelqu’un comme Ben ne laisserait pas un simple verrou l’empêcher de prendre ce qu’il voulait, de la même fa?on qu’il ne laisserait pas un non l’arrêter.

Hadès profita du silence pour réfléchir, même si ce qu’il devait faire ensuite était loin d’être excitant. Il devait aller voir Apollon pour savoir ce qui avait tué Adonis, et il avait besoin de le savoir vite, avant que d’autres attaques similaires n’aient lieu.

Il aurait largement préféré rentrer aux Enfers avec Perséphone et terminer ce qu’ils avaient commencé dans la salle de bains, mais cela attendrait qu’il ait accompli cette t?che.

?a n’allait pas plaire à Perséphone.

Antoni déposa Leucé et Zofie et ils attendirent qu’elles soient en sécurité avant de repartir pour ramener Hélène.

La jeune femme resta silencieuse un moment, mais elle finit par parler, sans les regarder, ni lui ni Perséphone.

— Vous pensez que Ben a raison ? Que c’est l’?uvre des dieux ?

Hadès sentit Perséphone se crisper contre lui et il la serra plus fort.

— On le saura bien assez vite, répondit-il.

Ils arrivèrent chez Hélène et Antoni l’aida à sortir de la voiture.

— Merci de m’avoir ramenée, dit-elle en partant.

Perséphone se blottit contre Hadès alors que le froid s’engouffrait dans l’habitacle et il était heureux de la laisser faire.

Maintenant qu’ils se dirigeaient vers chez eux, Hadès redoutait d’arriver. Il aurait aimé rester là avec Perséphone, au chaud dans sa limousine.

Il sentit la déesse lever la tête vers lui puis, après quelques secondes, elle lui parla d’une petite voix.

— Elle pense vraiment qu’une tempête va suffire à nous séparer ?

Sa question lui fit comprendre qu’elle ignorait combien la situation allait s’aggraver.

— Tu as déjà vu de la neige, Perséphone ? demanda-t-il.

— De loin…

Hadès étudia son regard. Il ne savait pas comment lui expliquer ce qui finirait par arriver.

— ? quoi tu penses ? chuchota-t-elle, comme si elle avait peur de le découvrir.

— Elle va continuer jusqu’à ce que les dieux n’aient d’autre choix que d’intervenir.

— Et il se passera quoi ?

Je détruirai le monde entier, pensa-t-il.

Il choisit pourtant de ne pas répondre, et elle ne l’y for?a pas.

Quelques secondes plus tard, ils approchaient de Nevernight. Il se redressa et Perséphone s’éloigna de lui.

Il détestait ?a.

— Antoni, assure-toi que Lady Perséphone arrive à Nevernight en sécurité.

— Quoi ?

Hadès se baissa pour l’embrasser avant qu’elle ne puisse dire autre chose. Il glissa sa langue dans sa bouche et dut faire appel à tout son self-control pour ne pas l’attirer sur ses genoux et faire fusionner leurs corps en la baisant à l’arrière de la limousine.

Il se concentra donc sur sa bouche, plongeant ses doigts dans ses cheveux, empoignant sa taille pour l’empêcher de bouger, et s’en empêcher aussi.

Bon sang, pourquoi était-ce toujours aussi bon ?

Il rompit brusquement le baiser, ravi de voir ses yeux briller, signe de sa passion et de sa frustration. Elle avait envie de lui. Il sourit et effleura sa bouche du bout des doigts.

— Ne t’en fais pas, ma chérie. Tu jouiras avec moi ce soir.

Et il disparut avant de changer d’avis.





Chapitre VIII



Dionysos





Dionysos attendait Ariadne dans la salle commune.

Ils devaient se rendre dans le quartier du Plaisir où ils commenceraient leurs recherches pour trouver Méduse. C’était le dernier endroit où les Ménades avaient eu vent d’elle et, après cela, elle semblait avoir disparu.

— C’est la cinquième fois que tu regardes ta montre en une minute, dit Na?a. Je ne pense pas que ?a la fera arriver plus vite.

Dionysos fron?a les sourcils et fusilla la Ménade du regard. Elle était assise dans un énorme fauteuil et faisait du crochet sans le regarder.

— Elle est en retard, dit-il.

— Et toi, tu ne l’es jamais ? demanda Lila?a qui était assise en face de Na?a et était plongée dans un livre.

— Pas quand c’est important, non, répondit Dionysos.

Les deux femmes ricanèrent et levèrent les yeux au ciel.

— Vous devriez être dans mon camp, dit-il. Ariadne n’a fait que vous causer des soucis depuis qu’elle est arrivée.

— Elle n’est peut-être pas facile, mais ce n’est pas sans fondement, dit Na?a. Tu sais bien qu’on a toutes envie que sa s?ur soit débarrassée de son mari violent.

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