La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Hadès supposait qu’elle avait h?te que sa maison soit remplie de gens afin de couvrir la voix aga?ante de Ben.

— Je sais qu’elle n’est pas encore convaincue, dit Ben quand ils furent seuls, mais ce n’est qu’une question de temps.

— Comment tu peux en être aussi s?r ? demanda Perséphone.

Hadès entendit le dégo?t dans sa voix, mais le mortel ne sembla rien remarquer. Au lieu de ?a, il sourit fièrement et se tint plus droit.

Hadès levait déjà les yeux au ciel.

— Je suis Oracle.

— Oh merde, grommela Hadès.

Perséphone lui mit un coup de coude, mais cela ne découragea pas le mortel pour autant. Il n’était pas capable de percevoir les émotions en dehors de la fierté qu’il ressentait pour lui-même.

Hadès ne le supporterait pas longtemps. Il avait besoin de prendre ses distances avec cet enfoiré, qu’il refusait d’appeler par son prénom.

— Si vous voulez bien m’excuser.

Il regarda Perséphone du coin de l’?il et sortit de la cuisine, découvrant le salon en sirotant le whisky que Sybil lui avait gentiment offert. Il aurait aimé pouvoir se saouler, ce soir ; il en avait vraiment besoin.

Il entendait encore le mortel, de l’autre c?té de la pièce, qui se rapprochait de Perséphone, ce qui donna à Hadès l’envie de lui arracher la tête. Il s’autorisa à le visualiser, à imaginer ce qu’il ressentirait en le faisant, histoire de se calmer.

— Je crois qu’il ne m’aime pas, disait Ben.

Perséphone haussa un sourcil et répondit d’un ton dénué d’enthousiasme.

— Qu’est-ce qui t’a donné cette impression ?

Hadès cessa de les écouter et étudia l’appartement de Sybil. Il était douillet, mais un peu vide, preuve qu’elle repartait à zéro. Ils avaient beau se réunir ce soir pour fêter le début d’un nouveau chapitre, Hadès savait qu’aucun d’eux ne pouvait être vraiment heureux, car la véritable raison pour laquelle ils étaient tous là était que l’une d’entre eux était partie.

Le décès de Lexa avait tout changé.

Il s’en voulait encore de ne pas avoir été là pour Perséphone pendant que Lexa était à l’h?pital, et de ne pas l’avoir préparée à sa mort. Il ne s’était pas douté que son décès serait aussi dévastateur.

? Tu es le dieu des Enfers depuis tellement longtemps que tu as oublié ce que c’est d’être sur le point de perdre quelqu’un. ?

Quand elle avait prononcé ces mots, il avait eu l’impression qu’il la perdait.

— Sephy !

La voix d’Hermès interrompit ses pensées et il se tourna vers le dieu de la Ruse qui entrait dans la cuisine, deux bouteilles dans chaque main. Il les posa sur le bar avant de prendre Perséphone dans ses bras.

— Tu sens Hadès et… le sexe, déclarat-il.

Si Hadès se sentit légèrement coupable, cela le fit rire.

— Ne sois pas grossier, Hermès ! siffla Perséphone.

Hermès l?cha la déesse, l’air amusé, puis il se tourna vers Ben, intrigué. Hadès poussa un grognement inaudible. Pourquoi fallait-il qu’Hermès soit attiré par tout le monde ? En même temps, cela n’avait pas d’importance. Dès que cet imbécile ouvrirait la bouche, l’intérêt d’Hermès dispara?trait en fumée.

— Oh, et… qui est-ce ? demanda-t-il.

— Je te présente Ben. C’est un…

Perséphone hésitait, ne sachant comment décrire celui qui s’accrochait à Sybil. Elle n’eut pas besoin de se décider, car ni Hermès ni lui ne lui accordaient d’attention.

— Hermès, c’est ?a ? demanda Ben.

Le dieu de la Ruse parut briller de fierté.

— Tu as entendu parler de moi ?

Hadès ricana sèchement et but une autre gorgée. Sa remarque était absurde ; aucun mortel sur terre n’ignorait qui était Hermès.

— Bien s?r, répondit Ben. Tu es toujours le Messager des dieux ou ils t’ont remplacé par les mails ?

Hadès s’effor?a de cacher son sourire et se tourna vers la fenêtre, ouvrant le rideau qui avait été punaisé au mur, tout en écoutant la réponse vexée d’Hermès.

— Toi, tu m’appelleras Lord Hermès désormais, déclarat-il.

Hadès n’entendit pas la suite, car il se concentra sur la météo. Il neigeait encore plus fort et, de temps en temps, des grêlons frappaient la vitre. La tempête empirait d’heure en heure.

— Bien, bien, bien, déclara Hermès, qui s’était rapproché. Regardez qui a décidé d’assombrir la pièce !

Hadès tourna le dos à la fenêtre, le dieu de la Ruse pointait Ben du doigt, dans son dos.

— Tu le crois, toi ? Quel culot ! Est-ce qu’ils m’ont remplacé par les mails ? Enfoiré !

Hadès gloussa à nouveau, mais Hermès le fusilla du regard.

— Eh, ne fais pas mine de ne pas être ancien, toi aussi. On ne t’a pas remplacé par le meurtre, toi ?

— C’est… non, Hermès, répondit Hadès.

— Mais sans rire, quelle impudence !

— Tu sais, si tu voulais vraiment te venger, tu ne lui montrerais pas qu’il t’atteint.

— Tu dis ?a seulement pour ne pas m’écouter r?ler.

Hadès haussa les épaules et but une gorgée.

— Cet imbécile pense qu’il est Oracle. Laisse-le offrir de fausses prophéties, il se retrouvera vite à la merci d’Hécate.

Hadès ne savait pas pour quel dieu le mortel pensait parler ni s’il ne faisait qu’inventer ses prétendues visions. Quoi qu’il en soit, Hécate détestait les gens qui s’inventaient des pouvoirs.

— Invoque-la, dit Hermès d’une voix sombre. Je veux le voir br?ler.

Hadès ne dit rien, même s’il se plut à imaginer la scène que causerait Hécate dans le petit appartement de Sybil s’il l’appelait pour punir le faux prophète.

— Tu as parlé à Dionysos ? demanda-t-il.

— Non.

Hadès le fusilla du regard.

— Tu as dit rapidement, pas immédiatement, se défendit Hermès, mais Hadès continuait de le dévisager. Bon, très bien, j’irai ce soir.

Hadès ne baissa pas les yeux.

— Si tu crois que je vais partir d’ici sans faire un jeu à boire, tu es complètement fou. Ah, mais attends, tu l’es, en fait, répondit-il en croisant les bras et en tournant la tête. Pourquoi tu ne vas pas lui parler, toi ?

— Parce que je dois parler à Apollon, répondit Hadès. Tu veux qu’on échange ?

— Hmmm, non. Il ne m’a toujours pas pardonné d’avoir volé ses vaches.

— Tu as encore fait ?a ?

— Non, je l’ai fait qu’une fois. Tu sais, quand j’étais bébé.

— Je croyais que vous aviez réglé ?a depuis longtemps, dit Hadès.

Si ses souvenirs étaient exacts, c’était comme ?a qu’Apollon avait eu sa première lyre, qui lui servait désormais de symbole de son pouvoir.

— C’est le cas, admit Hermès. Mais bon, tu sais, il est rancunier.

On frappa à nouveau à la porte et, cette fois, c’est Hélène qui entra.

Hadès ne connaissait pas la jeune mortelle, en dehors de ce que Perséphone lui avait dit, c’est-à-dire qu’elle était sublime et qu’elle travaillait dur.

— Cette météo ! dit-elle en entrant. C’est presque… surnaturel.

— Oui, c’est horrible, dit Perséphone.

La poitrine d’Hadès se resserra quand il vit le visage inquiet de Perséphone.

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