Sa remarque le ramena à la conversation qu’il avait eue avec Hécate.
? Depuis quand as-tu rechigné face au carnage ?
— Depuis que j’ai décidé d’épouser la déesse du Printemps. ?
Peut-être s’inquiétait-il pour rien. Peut-être que le moment venu, elle ne voudrait finalement plus de lui.
Pour l’instant, ce n’était pas le cas. Il ne savait pas ce qui avait changé entre eux. Peut-être était-ce à cause de ce sentiment atroce que tout le monde autour d’eux voulait les séparer, mais l’air se chargea brusquement et, sans un mot, Perséphone écarta les jambes tandis qu’Hadès s’étendait sur elle.
Elle l’excitait si facilement que sa verge était déjà dure alors que cela ne faisait que quelques minutes qu’il avait joui. Il se sentait bête, mais il était tellement amoureux ; et tout ce qui comptait vraiment, c’était que cela ne gênait pas Perséphone et qu’elle ressentait la même chose.
Il s’empara de sa bouche pour la centième fois de la soirée et l’embrassa profondément, lentement, lui accordant toujours autant d’attention.
Elle jouit bient?t en chuchotant son nom, puis elle le prit en elle encore une fois.
Chapitre V
Hadès
Hadès fixait le plafond. Perséphone dormait à c?té de lui, la tête sous son bras, la main sur son torse. Il sentait le poids de sa bague de fian?ailles sur sa peau et le froid du métal qui contrastait avec la chaleur de sa main. Il se demandait si elle s’était habituée à la sentir à son doigt ou si c’était encore nouveau pour elle.
Il avait h?te de porter une bague pour elle.
Il se sentit aussit?t bête de penser ?a, même si c’était vrai.
Quelqu’un frappa doucement à la porte de leur chambre. En temps normal, il aurait dit à la personne d’entrer, mais il ne voulait surtout pas interrompre le sommeil de Perséphone.
— Merde, marmonna-t-il en regardant l’horloge.
Il était presque trois heures du matin. Quelque chose n’allait pas.
Il soupira en s’éloignant de Perséphone, priant pour qu’elle soit suffisamment fatiguée pour ne pas se réveiller. Elle remua légèrement avant de s’immobiliser de nouveau. Soulagé, il marcha jusqu’à la porte pour l’ouvrir.
— Qu’y a-t-il ? chuchota-t-il d’un ton agacé.
Ilias se tenait de l’autre c?té de la porte.
— Milord, nous avons un meurtre.
Hadès fron?a les sourcils.
— L’Ophiotauros ?
C’était la première chose qui lui était venue à l’esprit, puisqu’ils s’attendaient à ce que les morts s’encha?nent tant que le monstre ne serait pas capturé.
Le satyre secoua la tête.
— C’est tout à fait autre chose.
Putain de génial, se dit Hadès.
— J’arrive dans un instant, dit-il en commen?ant à refermer la porte.
— Hadès, insista Ilias en cherchant son regard. C’est Adonis.
C’était bien la dernière chose à laquelle il s’attendait. Adonis était connu pour être le Favori d’Aphrodite. Ou, pour le dire moins poliment, il était son gigolo.
Mais Hadès le connaissait pour une raison différente. Il l’avait observé quand il agressait Perséphone dans la pénombre du club d’Aphrodite, La Rose. Plus tard, Hadès avait confronté la déesse de l’Amour pour menacer le mortel.
? Rien ne m’empêchera de déchiqueter l’?me d’Adonis ?, lui avait-il dit.
Depuis cette nuit, Hadès n’avait plus eu vent du mortel et il avait supposé que sa menace lui avait été transmise.
Or maintenant, il était mort.
Eh ben, merde.
— J’arrive, dit Hadès en fermant la porte.
Il soupira et se rapprocha du lit où Perséphone dormait paisiblement. Il la regarda quelques secondes, notant les frémissements de ses cils bruns sur sa joue, ses lèvres roses entrouvertes, le soulèvement lent de sa poitrine. Il se baissa et l’embrassa sur le front.
— Je t’aime, chuchota-t-il.
Elle ne se réveilla pas, mais prit une grande inspiration avant d’enfouir sa tête dans le drap de satin qu’elle tenait tout près de son visage.
Hadès se redressa et marcha jusqu’à la porte, invoquant son Charme pour couvrir son corps nu. Il sortit dans le couloir où l’attendait Ilias, vêtu comme toujours de son costume-cravate.
— Où allons-nous ? demanda-t-il.
— ? La Rose, répondit le satyre.
*
* *
Hadès et Ilias apparurent sur le trottoir désert et enneigé devant le club d’Aphrodite. Comme il était tard et que la plupart des magasins étaient fermés, rien n’éclairait la fa?ade de miroirs de La Rose, qui ressemblait ainsi à un amas de cristaux sortant de terre.
— Par ici, dit Ilias, emmenant Hadès vers la ruelle séparant le club de l’immeuble voisin.
Elle était si étroite que les épaules d’Hadès effleuraient les murs de chaque c?té.
Quand ils arrivèrent derrière le b?timent, ils trouvèrent quelques personnes rassemblées, dont Zofie et des employés d’Aphrodite.
La déesse de l’Amour n’était pas encore arrivée.
— Ta déesse a-t-elle été informée ? demanda Hadès à Himéros, qu’il reconnut comme étant le dieu du Désir sexuel, mais aussi un ami proche de la déesse de l’Amour.
Il semblait très jeune, comme s’il avait tout juste vingt ans. Son visage était imberbe, mais il avait d’épais cheveux noirs.
— ?ros est parti l’informer, dit-il.
Himéros et ?ros étaient les conseillers les plus proches d’Aphrodite, ils étaient deux des ?rotes, un groupe de dieux et de déesses qui représentaient différents aspects de l’amour et du sexe.
Hadès se demanda comment la déesse allait réagir en apprenant que l’un de ses amants mortels avait été assassiné. Il n’était jamais s?r des sentiments d’Aphrodite à l’égard de ses favoris. Il savait qu’elle tenait à certains d’entre eux mais, qu’elle veuille l’admettre ou pas, son amour appartenait à son époux, Hépha?stos.
Il n’empêchait que prendre un mortel favori pour cible équivalait à viser le dieu qui lui avait accordé sa préférence – et quand Hadès se retourna et vit le corps d’Adonis, son sang se gla?a.
Il semblait… brisé. C’était le seul moyen de le décrire. Son corps avait l’air d’avoir été tellement frappé qu’il paraissait étalé sur le sol comme une bouillie.
— C’était un acte sacrément osé, dit Hadès en s’avan?ant.
Car la victime n’était pas seulement un Favori, il avait été tué devant le club de sa déesse.
— Et personne n’a rien entendu ?
— Rien, dit Himéros.
— Il y a des caméras ? demanda Hadès.
— Oui, mais les objectifs sont gelés. Il est impossible de voir ce qui s’est vraiment passé.
Putain de Déméter et sa fichue tempête hivernale !
— Mais a priori, poursuivit le dieu, il semble avoir voulu venir au club après la fermeture. Comme il n’a pas pu entrer par-devant, il est venu ici. C’est là qu’il a été attaqué.
— Qui l’a trouvé ? demanda Hadès.
— Moi, dit une nouvelle voix.