La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— C’est du plaisir ? demanda-t-il en serrant les dents.

Il prenait un plaisir fou et il voulait savoir que Perséphone ressentait la même chose.

Elle glissa sa main sur sa nuque et parvint à parler alors que son corps tressautait sous lui.

— C’est de l’extase.

Leurs bouches se rencontrèrent dans un baiser maladroit, Hadès souleva le genou de Perséphone pour le placer sur le sien afin d’avoir une meilleure prise et de pouvoir accélérer. Il posa une main sur son cou et saisit sa m?choire pour la tenir en place. Il ne voulait pas qu’elle tourne la tête. Ils ne parlaient plus, parvenant seulement à pousser des gémissements et des cris, ponctués de quelques jurons chuchotés.

Il savait que l’orgasme de Perséphone n’était pas loin. Il le sentait à sa fa?on de s’agripper à lui, à la fa?on dont son corps se mit à tressauter. Il serra la m?choire et maintint le rythme alors qu’elle explosait dans ses bras, et il la suivit de près. Son orgasme le vida et parut ne jamais finir, mais il resta enfoui, éjaculant profondément en elle.

C’était un geste possessif, mais il lui semblait qu’il la marquait au fer rouge, et lorsqu’il y repenserait durant la journée, c’était l’une des choses qui lui apporterait une joie sincère.

Ils restèrent l’un contre l’autre, le temps de retrouver leur souffle, puis Hadès déposa de petits baisers sur sa peau avant de s’arrêter pour la regarder dans les yeux.

— Tu vas bien ?

Perséphone hocha la tête, le visage luisant de sueur. Elle semblait distraite, mais il savait qu’elle était fatiguée. Il le sentait dans son corps, qui était rel?ché et lourd.

— Oui.

Il sourit, pris d’un étrange soulagement. Il ressentait toujours ?a, cet instant après le sexe, quand il craignait d’avoir été trop loin et, Pirithoos n’étant jamais loin dans son esprit, son malaise n’avait fait que cro?tre.

S’il merdait, et que rien n’était plus jamais pareil ?

Ces pensées le privèrent de son bonheur et il se retira délicatement de Perséphone pour rouler sur le dos. Il riva ses yeux au plafond, une main sur son ventre. Il sentait Perséphone le regarder et il savait qu’elle avait quelque chose à dire. Il se prépara au pire.

— Est-ce que Zeus a approuvé notre mariage ?

Il ne s’attendait pas du tout à cela, et si c’était moins mauvais qu’il ne le croyait, c’était un sujet qu’il n’était pas prêt à aborder. D’ailleurs, il avait espéré l’éviter, tout simplement. Il ne voulait pas qu’elle y pense ni qu’elle s’en inquiète, car il avait peur qu’elle décide de ne pas l’épouser.

Il n’aimait pas le sentiment qui s’empara de lui en y pensant, comme si on lui arrachait le c?ur.

Il finit néanmoins par répondre.

— Il est au courant de nos fian?ailles, dit-il.

— Ce n’est pas ce que je t’ai demandé.

Il le savait, mais c’était la seule réponse qu’il pouvait lui donner. Il rencontra son regard déterminé et sombre. Ses yeux avaient perdu l’éclat scintillant né de son désir, et il aurait tout fait pour le retrouver.

— Il ne me le refusera pas.

— Mais il n’a pas donné sa bénédiction ?

Il détestait la frustration qui l’envahit. Qui avait planté ce doute dans son esprit ?

Hécate, se dit-il.

— Non.

Le silence qui s’abattit sur eux ne lui plaisait pas. Il savait qu’il la décevait. Soudain, il repensa au sentiment qui l’avait saisi après le sexe. Peut-être redoutait-il d’avoir à expliquer ce qu’épouser un dieu impliquait.

— Tu allais me le dire quand ?

Sa voix avait beau être calme, il sentait sa frustration, mais il était agacé aussi. Cette conversation ne les concernait qu’eux, et on aurait d? lui laisser l’occasion d’en parler de lui-même.

Même si tu en avais eu l’occasion, tu ne l’aurais jamais fait, espèce d’imbécile.

Il grin?a des dents en entendant la voix d’Hécate dans sa tête.

Putain, alors tu ne pars jamais ? pensa-t-il.

Non, répondit-elle avant d’éclater d’un rire strident.

— Je ne sais pas, admit-il. Quand je n’aurais plus eu le choix.

— C’est ce que je constate, dit Perséphone d’un ton agacé.

— J’espérais m’en passer, dit-il.

— Te passer de me le dire ? demanda-t-elle, toujours aussi agacée.

Une part de lui voulait l’embrasser, pour lui faire oublier sa colère, mais également le sujet tout entier. Mais il savait qu’il devait affronter la conversation maintenant.

— Non, me passer du consentement de Zeus. Il en fait toujours tout un spectacle.

— Comment ?a ?

Hadès se retint de grogner en repensant à toutes les fois où son frère avait arrangé des mariages, dont la plupart étaient des échecs retentissants, simplement parce que son Oracle avait prédit la possibilité que son règne prenne fin, sur terre et dans le ciel.

Aphrodite et Hépha?stos était le premier mariage qui lui venait à l’esprit, mais il y avait aussi Thétis, une nymphe que Zeus et Poséidon avaient courtisée jusqu’à ce qu’une prophétie prédise qu’elle donnerait naissance à un fils plus puissant que les deux dieux. Zeus lui fit donc épouser Pélée, et leur union fut un élément déclencheur de la guerre de Troie.

C’était souvent la méthode de Zeus : condamner la vie de milliers de mortels pour protéger son tr?ne.

Si Hadès savait qu’aucun enfant ne pouvait na?tre de leur union, il craignait tout de même ce que l’Oracle dirait de la fusion de leurs pouvoirs. Perséphone était la vie, et il était la mort. Ils formaient un cycle qui pouvait donner et mettre fin à la vie, ce qui les rendait puissants.

Restait à savoir à quel point.

— Il nous convoquera à Olympe pour une fête et un festin de fian?ailles, et il mettra des jours à annoncer sa décision. Je n’ai aucune envie de m’y rendre ni de t’obliger à endurer cette souffrance.

— Et quand aura lieu cette fête ?

Il devina au ton de sa voix qu’elle était inquiète et il détestait cela.

— Dans quelques semaines, je présume.

Il essaya de parler d’une voix légère afin de minimiser sa peur, mais il sut quand elle parla de nouveau que cela n’avait pas marché.

— Pourquoi tu ne voulais pas me le dire ? S’il y a un risque qu’on ne puisse pas être ensemble, j’ai le droit de le savoir.

Sa poitrine se comprima en voyant combien elle avait peur. Elle avait déjà culpabilisé de l’aimer en dépit de sa mère et, maintenant, elle était confrontée au fait que Zeus pourrait tout g?cher.

— Perséphone, chuchota Hadès. Personne ne pourra nous séparer : ni les Moires, ni ta mère, ni Zeus.

Elle déglutit et secoua la tête.

— Tu parles comme si tu en étais certain, mais même toi, tu te refuses à défier les Moires.

— Oh, mais chérie, je te l’ai déjà dit, je réduirai ce monde en cendres pour toi.

Il posa sur elle un regard déterminé. Il savait ce qu’elle y cherchait : une preuve qu’il ne disait pas la vérité. Ne la trouvant pas, elle prit une grande inspiration.

— Peut-être que c’est ce que je crains le plus.

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