La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Hadès et Ilias regardaient la télé, le présentateur du journal annon?a l’arrivée d’un flash info.

? On nous fait part d’une avalanche près de Spartes et de Thèbes. Les villes sont ensevelies sous plusieurs mètres de neige. Les secours sont en route. ?

Merde. Merde. Merde.

Cela signifiait que des milliers d’?mes étaient sur le point d’entrer aux Enfers, pas seulement des mortels mais aussi des animaux, et tout ?a à cause de la fichue tempête de Déméter.

Perséphone allait être dévastée. Hadès se demanda ce qu’elle ferait quand elle découvrirait l’horreur que sa mère infligeait au monde.

Il n’eut pas besoin d’attendre pour le savoir, car il sentit la magie de Perséphone faire irruption, plus forte que jamais. Elle était angoissée et en colère, et Hadès trembla de tout son corps.

Putain de Moires !

— Je dois retrouver Perséphone, dit-il.

Il savait de quoi elle était capable quand on la provoquait, et cette fois, cela attirerait l’attention d’Olympe.

Hadès libéra sa magie, la laissant chercher l’énergie des pierres de sa bague, et quand il s’y agrippa, il se téléporta jusqu’à elle, la trouvant face à huit Olympiens. Apollon et Hermès étaient postés légèrement devant Perséphone, pour la protéger.

Hadès posa une main possessive sur son ventre et l’attira contre lui.

— Tu es en colère, chérie ? demanda-t-il tout contre son oreille.

— Un peu, répondit-elle.

Malgré leur échange détendu, le c?ur d’Hadès battait la chamade. Il fusilla Zeus du regard. Il se tenait pile en face d’elle, avec Héra d’un c?té et Poséidon de l’autre. Les autres Olympiens étaient alignés à leurs c?tés.

Déméter était remarquablement absente.

— Belle démonstration de pouvoir, petite déesse, dit Zeus.

— Ose m’appeler ? petite ? encore une fois, rétorqua Perséphone en se crispant des pieds à la tête.

Zeus ricana.

— Je ne sais pas pourquoi tu ris, poursuivit-elle. Je t’ai déjà demandé de me respecter. Je ne le répéterai pas.

— Tu menaces ton roi ? demanda Héra.

— Il n’est pas mon roi, répondit Perséphone d’un ton cinglant.

Les traits de Zeus se durcirent.

— Je n’aurais jamais d? te laisser sortir de ce temple. La prophétie ne parlait pas de tes enfants. Elle parlait de toi.

— Arrête, Zeus, dit Hadès en serrant plus fort Perséphone. ?a ne finira pas bien pour toi.

— Ta déesse est une menace pour tous les Olympiens, répondit son frère.

— Elle est une menace pour toi, rectifia Hadès.

— ?carte-toi, Hadès, ordonna Zeus. Je n’hésiterai pas à t’éliminer aussi.

Hadès s’attendait à ce moment. Il s’y était préparé, mais il ne pensait pas qu’il arriverait si vite, et il réfléchissait désormais à vive allure, essayant d’évaluer s’ils étaient prêts.

Si Perséphone était prête.

— Si tu leur déclares la guerre, tu seras en guerre contre moi, déclara Apollon, son arc doré se matérialisant au même moment dans ses mains.

— Et moi, ajouta Hermès en dégainant son épée.

Ses propos furent suivis d’un silence pesant.

— Vous commettriez une trahison ? demanda Zeus.

— Ce ne serait pas la première fois, dit Apollon.

— Vous protégeriez une déesse dont les pouvoirs pourraient vous détruire ? demanda Héra.

— Avec ma vie, dit Hermès. Sephy est mon amie.

— Et la mienne, dit Apollon.

— Et la mienne, ajouta Aphrodite.

Elle rompit le rang des Olympiens et se posta à c?té d’Apollon avant d’invoquer le nom d’Hépha?stos. Le dieu du Feu apparut immédiatement à ses c?tés.

— Je ne me battrai pas, dit Hestia.

— Ni moi, ajouta Athéna.

— L?ches ! rétorqua Arès.

— Le combat doit servir un autre but que de faire couler le sang, dit Athéna.

— L’Oracle a parlé et dénoncé cette déesse comme une menace, rétorqua Arès. La guerre élimine les menaces.

— Tout comme la paix, dit Hestia.

Hadès n’était pas surpris par leur décision, et les deux déesses disparurent, les laissant face à Zeus, Héra, Poséidon, Artémis et Arès.

Quand le combat commencerait, Hadès se concentrerait sur ses frères. Il espérait surtout éviter qu’ils s’en prennent à Perséphone.

— Tu es s?r que c’est ce que tu veux, Apollon ? demanda Artémis.

— Seph m’a accordé une chance quand elle ne l’aurait pas d?. J’ai une dette envers elle.

— Est-ce que cette chance mérite que tu risques ta vie ?

— En ce qui me concerne ? Oui, répondit-il.

— Tu vas le regretter, petite déesse, promit Zeus, et Hadès sentit la magie de son frère électrifier l’atmosphère.

Ses poils se hérissèrent sur ses bras et sa nuque.

— Je t’ai dit de ne pas m’appeler petite.

Le pouvoir de Perséphone brisa la terre sous les pieds de Zeus et des autres Olympiens. Ils sautèrent pour éviter de tomber dans l’ab?me et s’élevèrent dans les airs. Hadès resta posté derrière Perséphone, attendant de voir comment elle se défendrait. Il avait besoin de savoir qu’elle pouvait se débrouiller toute seule.

La magie de Zeus explosa entre ses mains quand il invoqua un éclair qu’il jeta aux pieds de Perséphone, faisant trembler le sol. Il l’avait fait pour lui faire peur, pensant qu’elle se dégonflerait face à son pouvoir, mais Perséphone ne bougea pas d’un centimètre.

— Tu es aussi chiante que ta mère, cracha Zeus.

— Tu veux dire que je suis déterminée, corrigea Perséphone.

Zeus recula le bras pour frapper à nouveau, et Perséphone invoqua un mur d’épines acérées pour le contrer. C’était assez.

Hadès fit un pas de c?té et se débarrassa de son Charme, ordonnant à ses spectres de foncer sur Zeus. L’un d’entre eux parvint à transpercer son corps, lui coupant le souffle, mais Zeus s’en remit à temps pour contrer les autres avec les manchettes dorées à ses poignets.

— La règle en matière de femmes, Hadès, c’est qu’il ne faut jamais leur donner son c?ur, gronda Zeus en invoquant un nouvel éclair.

— Je ne t’ai jamais demandé conseil, frangin. Pourquoi je commencerais maintenant ? répondit Hadès en invoquant son bident.

— Peut-être que tu aurais d?. On n’en serait pas là aujourd’hui.

Pour une fois, son frère n’avait pas tort.

— J’aime bien où je suis, dit Hadès en regardant autour de lui alors que les autres Olympiens se battaient. Je me sens chez moi.

Les deux frères n’hésitèrent pas une seconde et leurs armes s’entrechoquèrent avec tant de force qu’ils furent tous les deux secoués. Ils avancèrent les mains en même temps, Zeus envoyait ses éclairs, Hadès envoyait ses ombres. Ils furent tous deux percutés par leurs attaques, et leurs talons s’enfoncèrent dans le sol, créant de profondes fissures. Ils s’arrêtèrent en même temps et chargèrent à nouveau, se fon?ant dessus avec tant de violence que le sol trembla.

Ils firent tous les deux usage de leurs poings.

— Tu me trahirais pour elle ? demanda Zeus en grin?ant des dents.

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