La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— Ne t’inquiète pas pour moi, répondit-il. C’est ton mariage.

— Si Perséphone te voyait, elle s’inquiéterait, elle.

Apollon tourna le dos à la foule pour le regarder, révélant son visage strié par les larmes.

— Qu’as-tu dit à Hyacinthe ?

Il prit une grande inspiration avant de répondre.

— Je lui ai parlé d’Ajax, répondit-il en grima?ant, la voix chargée d’émotion. Ce n’était pas du tout horrible. Il était content pour moi.

— ?a fait longtemps, Apollon, dit Hadès de la voix la plus douce possible.

— Je sais. Le truc, c’est que… je ne m’attendais pas à ce qu’il soit heureux pour moi.

Hadès fron?a les sourcils.

— Comment ?a ?

Apollon ne répondit pas tout de suite.

— Je ne sais pas. Je suppose que je pensais… que s’il m’aimait encore, il serait en colère. Mais ce n’est pas le cas.

— Hyacinthe t’aime, Apollon, dit Hadès. Et ce n’est pas parce que tu tournes la page que tu ne l’aimes plus pour autant, toi non plus.

— Mais ?a me paraissait mal, tu sais ?

— Tu sais que tu as toujours eu sa bénédiction.

Apollon hocha la tête, Hadès se tourna vers Hyacinthe, qui revenait avec deux verres dans les mains.

— Lord Hadès, félicitations ! dit-il, le regard brillant de bonheur.

Apollon prit une grande inspiration avant de se tourner vers le prince mortel.

— Merci, Hyacinthe, dit Hadès. Je vous laisse profiter de la fête.

Hadès sortit dans la nuit des Enfers, laissant le bruit des célébrations derrière lui. Il avait besoin d’espace et de calme. S’il n’était pas tout à fait bouleversé, il ressentait néanmoins le besoin d’être seul avec ses pensées.

Il avait également h?te d’être seul avec sa femme. Il repensa à la manière dont la soirée avait commencé, il ne s’était pas du tout attendu à ce que les choses s’emballent aussi vite. Il doutait que son frère se soit attendu à ce qu’il se marie si vite. Zeus pensait sans doute qu’ils se marieraient en public, à la fois dans le royaume des vivants et à Olympe.

Les mariages olympiens étaient rares et étaient célébrés par des fêtes monumentales. C’était bien un événement spectaculaire, mais Hadès n’était pas s?r de vouloir le partager avec qui que ce soit en dehors de son royaume, surtout dans le climat qui régnait dans le monde des vivants. D’ailleurs, si la nouvelle de leurs noces se répandait, on les accuserait sans doute d’égo?sme, étant donné la tempête de Déméter.

Hadès détestait faire de la politique. Il détestait que leur union ait été une question de pouvoir, alors qu’il voulait simplement épouser la femme qu’il aimait. C’était donc ce qu’il avait fait, quelles que soient les conséquences qui en découleraient.

Il entendit les reniflements de ses chiens et il tourna la tête. Il aper?ut Perséphone longer le chemin jusqu’à lui. Il eut soudain l’impression d’être à nouveau dans la clairière où elle était apparue, prête à l’épouser.

Il lui sourit quand elle s’approcha et lui demanda d’une voix douce.

— Tu vas bien ?

— Oui.

— Tu es prête ?

— Je le suis.

Il lui offrit sa main, elle posa ses doigts dans sa paume et ils disparurent.

*

* *

Hadès n’avait rien organisé en ce qui concernait le mariage, mais cela ne signifiait pas qu’il n’avait rien prévu pour leur nuit de noces. Sa seule obsession, quand il s’était demandé où emmener Perséphone pour cette nuit, avait été de trouver un lieu au-delà de ce monde, un lieu épargné par la terreur et le conflit.

Il voulait l’emmener dans les étoiles.

Il était satisfait de l’illusion qu’il avait créée. Ils se tenaient sur l’estrade de leur lit de noces, les astres scintillaient tout autour d’eux.

— Est-ce qu’on est… au milieu d’un lac ? demanda Perséphone.

— Oui.

— C’est ta magie ?

— Oui. ?a te pla?t ?

— C’est magnifique, dit-elle. Mais où sommes-nous ?

— Nous sommes aux Enfers, dit-il. Dans un lieu que j’ai créé.

— Depuis quand tu prévoyais ?a ?

— ?a fait un moment que j’y réfléchissais, répondit-il.

Aussi longtemps qu’il avait réfléchi à l’alliance qu’il lui offrirait.

Perséphone sourit et s’approcha du lit, caressant les draps en soie. Hadès se demanda ce qu’elle faisait – peut-être voulait-elle s’assurer que le lit était bien réel ? Mais elle se redressa et le regarda par-dessus son épaule.

— Aide-moi à me déshabiller, dit-elle.

Il ne se fit pas prier et fit glisser la fermeture ?clair, caressant en même temps son dos du bout des doigts. Il baissa ensuite les bretelles de sa robe et quand celle-ci tomba au sol, il découvrit qu’elle était nue sous le vêtement.

Elle se tourna lentement vers lui et chercha son regard. L’atmosphère était étrange et tendue. Hadès ne savait pas pourquoi, ce n’était pas la première fois qu’ils allaient coucher ensemble, mais peut-être était-ce d? à ce qu’elle lui avait demandé d’explorer.

Il l’attira dans ses bras et la tension devint palpable. Il la sentait crépiter entre eux alors que la distance qui les séparait se refermait, et même quand il l’embrassa et caressa sa peau douce. Il remonta ses mains le long de sa taille, jusqu’à ses seins, puis il les posa à plat sur son dos pour la serrer plus fort dans ses bras.

Il n’avait pas envie d’arrêter, mais il le fallait. Il s’écarta et sortit une petite bo?te noire de sa poche.

— Ce sont des Cha?nes de Vérité, dit-il. C’est une arme puissante contre n’importe quel dieu, à moins qu’il ait le mot de passe. Je te le donne tout de suite. Si tu commences à avoir peur, tu pourras te libérer immédiatement. Eleftherose ton. Dis-le.

Elle le dévisagea avant d’ouvrir la bo?te.

— Eleftherose ton.

Il suivit des yeux le mouvement de ses lèvres tandis qu’elle répétait les mots.

— Parfait.

— Pourquoi on les appelle les Cha?nes de Vérité ?

— La seule vérité qu’elles tireront de tes lèvres est ton plaisir, promit-il. Allonge-toi.

Elle lui tourna le dos, lui offrant ses fesses en rampant sur le lit. Il dut se retenir d’empoigner ses hanches pour la ramener à lui et la fesser avant de la prendre par-derrière – ils auraient tout le loisir de le faire plus tard. Pour l’instant, il devait s’assurer qu’elle était confortable et qu’elle se sentait en sécurité, et il ne ferait rien d’autre tant que ce ne serait pas le cas.

Elle s’installa sur le dos et écarta les bras quand Hadès lui demanda de le faire. Il la chevaucha, incapable de quitter des yeux son superbe corps. La préparer pour l’acte était tout aussi érotique que l’acte lui-même.

Il posa la bo?te au-dessus de sa tête, et les cha?nes apparurent par magie. C’étaient d’abord d’épaisses menottes, faites pour attacher un dieu, mais Hadès les effleura et elles se changèrent en tissu.

— Pardonne-moi, chérie, dit Hadès en la regardant dans les yeux. Tu es prête ?

— Pour toi ? Toujours.

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