La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

Hadès attrapa un peignoir pour la couvrir et ils sortirent des bains, où la déesse de la Sorcellerie les attendait.

— Oh, ma chère ! s’exclama-t-elle en prenant Perséphone dans ses bras. Tu y crois, toi ? Tu vas te marier ce soir ! Allons te préparer, dit-elle en fusillant Hadès du regard. Et si je te vois ou te sens dans les environs de la suite de la Reine, je te bannirai dans la fosse d’Arachné.

Hadès rit.

— Je ne vous espionnerai pas, promit Hadès en souriant à Perséphone. (Il ne pouvait pas croire qu’à la fin de la soirée, la jeune déesse serait sa femme.) ? très vite, lui dit-il.

*

* *

— Je ne vais pas te mentir, dit Hermès, je suis un peu vexé que tu aies laissé Hécate t’habiller pour ce qui est sans doute l’occasion la plus chic de ta vie.

— Je ne l’ai rien laissée faire du tout, dit Hadès. Elle l’a fait, c’est tout.

Il ajusta sa veste pour la millième fois.

— Arrête de tirer dessus ! gronda Hermès. Laisse-moi faire.

Hermès dégagea les mains d’Hadès, puis il lissa son col et les revers de sa veste. Quand il eut fini, il laissa retomber ses mains et regarda Hadès dans les yeux.

— Je suis super content pour toi, Hadès, dit-il d’un ton si solennel que c’était presque perturbant.

Hermès était rarement sentimental, sauf quand il était en colère.

— Merci, Hermès, dit Hadès. Tu es vraiment un très bon ami.

— Le meilleur, n’est-ce pas ? insista le dieu de la Ruse en souriant.

— Calme-toi, répondit Hadès, et le dieu gloussa.

— Pour ma part, je ne sais pas si je devrais m’engager auprès d’une seule personne. Je suis un dieu aux besoins multiples, si tu vois ce que je veux dire.

Il joua des sourcils et Hadès leva les yeux au ciel.

— Tout le monde voit ce que tu veux dire, Hermès. Tu ne fais rien pour le cacher.

Quelqu’un frappa à la porte et ils tournèrent la tête quand Hécate apparut.

— Hadès, c’est l’heure. Tu dois prendre ta place !

Hermès le précéda et Cerbère, Typhon et Orthos le suivirent jusqu’à la clairière d’Hécate. Plus ils en approchaient, plus Hadès était nerveux. Il ne comprenait pas pourquoi. Peut-être était-ce à cause de l’importance de cet événement. Hadès avait si désespérément attendu ce moment, et voilà qu’il y était. Il avait du mal à y croire, en fait.

Ils franchirent la lisière du bois et Hadès s’arrêta en réalisant qu’il n’était pas du tout préparé pour ?a. La clairière était superbement décorée, pleine d’?mes et de divinités, toutes réunies pour célébrer l’amour immense et passionnel qui s’était épanoui entre lui et Perséphone, cette déesse incroyable qui avait créé la vie dans son monde.

C’était presque bouleversant et sa poitrine et sa gorge se nouèrent.

Il parcourut l’allée jusqu’à l’arche verdoyante placée au bout et il prit sa place sur la droite. Cerbère, Typhon et Orthos s’installèrent à ses pieds. Hermès et Apollon étaient assis c?te à c?te au premier rang. Ils étaient tous deux partis du festin quand il les avait invoqués, car il savait que Perséphone tiendrait à ce qu’ils soient présents.

Hermès se pencha en avant et chuchota à voix haute.

— Ne verrouille pas tes genoux, sinon tu vas t’évanouir.

— Ils ne sont pas verrouillés, répondit-il en chuchotant, sans savoir pourquoi. Pourquoi tu me dis ?a ?

— Je ne dis pas qu’ils le sont. Je te dis de ne pas les verrouiller.

Voilà qu’il s’inquiétait, maintenant. Et s’il s’évanouissait ? Il s’entra?na à plier les genoux pour être s?r de sentir la différence.

— Tu as l’air d’un imbécile, dit Hermès.

Hadès le fusilla du regard, mais la musique retentit, jouée par un groupe d’?mes installées sur le c?té, et il riva son regard au bout de l’allée.

Son c?ur battait la chamade et pulsait dans tout son corps alors qu’il attendait que Perséphone apparaisse. Quand enfin elle arriva, elle était si belle qu’Hadès eut physiquement mal de la regarder. Sa seule pensée était que tout ce qu’il avait fait et toutes les erreurs qu’il avait commises dans sa vie en valaient la peine, rien que pour vivre ce moment.

Il se for?a à le mémoriser, à graver dans sa mémoire chaque détail de son avancée, depuis les gypsophiles dans ses cheveux jusqu’à la coupe de sa robe et la fa?on dont son regard et son sourire s’illuminèrent quand elle le vit.

Dieux, jamais il n’aurait pensé remercier les Moires un jour.

Fidèle à sa nature, Perséphone s’arrêta pour prendre ses amis les plus proches dans ses bras, y compris Apollon et Hermès, et quand elle fut enfin devant lui, Hadès ressentit une joie et une euphorie pures.

Elle fit un pas vers lui, mais Lexa la tira en arrière pour prendre son bouquet. Hadès sourit et toute la foule éclata de rire.

— Tu es pressée, chérie ? demanda-t-il.

— Toujours, répondit-elle.

Quand elle fut face à lui, il prit ses mains dans les siennes.

— Salut.

— Salut, répondit-il en souriant jusqu’aux oreilles. Tu es magnifique.

— Toi aussi.

Hécate se racla la gorge et se pla?a entre eux, les regardant tour à tour.

— Je savais que ce moment viendrait, dit-elle. Un jour. J’ai vu l’amour sous toutes ses formes et à des degrés divers, mais cet amour, celui que vous partagez, est particulièrement précieux. Il est désespéré, féroce et passionné, dit-elle avant de marquer une pause pour rire, imitée par toutes les convives. Peut-être est-ce parce que je vous connais, mais le v?tre est l’amour que je préfère voir. Il s’épanouit et illumine, défie et provoque, il blesse et il guérit. Il n’existe pas deux autres ?mes qui soient mieux accordées. Séparément, vous êtes la lumière et l’obscurité, la vie et la mort, un début et une fin. Ensemble, vous êtes la fondation sur laquelle un empire sera b?ti, qui unira les gens et fusionnera les mondes. Vous êtes un cycle qui ne finira jamais, éternel et infini. Hadès.

Hécate lui tendit la bague de Perséphone. La jeune déesse écarquilla les yeux en la voyant, et il savait qu’elle réalisait qu’elle n’en avait pas pour lui, mais elle n’avait pas à s’inquiéter. Hadès avait préparé ce moment.

— Prends-tu Perséphone pour épouse ? demanda Hécate.

— Oui, déclara-t-il en glissant la bague à son doigt.

— Perséphone, dit Hécate en donnant à Perséphone un anneau noir. Prends-tu Hadès pour époux ?

— Oui, répondit Perséphone et, alors qu’elle passait la bague à son doigt, Hadès eut l’impression qu’elle lui faisait le plus beau des cadeaux.

Il avait l’honneur d’être son époux.

— Tu peux embrasser la mariée, Hadès.

Il prit son visage dans ses mains et elle saisit ses poignets en lui souriant.

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