La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— Peut-être que si tu étais moins pressée, ce ne serait pas si difficile, dit-il en ouvrant sa robe, qui glissa sur son corps comme ses spectres.

Il s’enfouit enfin en elle, et ils grognèrent tous les deux. Hadès avait la bouche ouverte contre ses lèvres et il taquina sa langue avec la sienne. Sa tête était pleine d’un désir si fort qu’il en avait le tournis et il pouvait à peine penser à quoi que ce soit d’autre.

— Je t’aime, dit Hadès, à bout de souffle.

— Je t’aime aussi, répondit-elle en souriant.

Il avan?a le bassin en roulant des hanches.

— C’est tellement bon, dit-il en nichant son front dans le creux de son cou alors que son corps se couvrait de sueur.

— Jouis pour moi, dit-il. Pour que je baigne dans ta chaleur.

En temps normal, il essayait de faire durer le plaisir, de l’emmener au bord du précipice avant de l’en éloigner à nouveau, augmentant son désir jusqu’à ce qu’elle le supplie de jouir. Mais cette fois, un sentiment d’urgence parcourait son corps, exigeant un orgasme immédiat.

Il glissa une main entre eux et chatouilla son clitoris enflé. Perséphone contracta ses cuisses autour de lui, l’attirant contre elle, frémissant de plaisir.

— Oui, ma chérie, grogna Hadès en amplifiant ses coups de bassin, jusqu’à ce qu’il jouisse aussi.

Il reposa lentement Perséphone par terre en caressant ses cheveux décoiffés.

— Tu vas bien ? demanda-t-il, à bout de souffle.

— Oui, bien s?r, répondit-elle en riant. Et toi ?

— Je vais bien.

Il allait mieux que bien.

Il l’embrassa sur le front et se rhabilla pendant que Perséphone découvrait la pièce.

— Où sommes-nous ?

— Chez moi.

— Tu as une maison à Olympe ?

— Oui. Mais j’y viens rarement.

— Combien as-tu de maisons ?

Il y réfléchit un instant, comptant ses demeures dans sa tête. Il y avait son palais des Enfers, sa villa sur l’?le de Lampri, celle-ci à Olympe, et une autre à Olympia, et il en avait également à Thesprotie et une à ?lis.

— Six… Je crois.

— Tu… crois ?

— Je ne les utilise pas toutes.

Perséphone croisa les bras en haussant les sourcils.

— Tu veux m’informer d’autre chose ?

— Là, maintenant ? dit-il en souriant. Non.

— Qui gère ton patrimoine ? demanda-t-elle.

— Ilias.

Ilias s’occupait de tout.

— Peut-être que je devrais l’interroger au sujet de ton empire.

— Tu pourrais, mais il ne te dirait rien.

— Je suis s?re que j’arriverai à le persuader, dit-elle.

— Fais attention, chérie, je n’ai rien contre castrer tous ceux que tu décideras de draguer.

— Tu es jaloux ?

— Oui, déclara-t-il sans honte. Très.

Quelqu’un frappa à la porte. Hadès était le plus près et il l’ouvrit, même s’il savait déjà que c’était Hermès.

— Le d?ner n’a pas suffi à vous rassasier ? demanda-t-il.

— Tais-toi, Hermès, gronda Hadès.

Le dieu de la Ruse sourit, mais ce ne fut que de courte durée.

— On m’a envoyé pour vous ramener, dit-il.

Hadès ne s’était pas attardé sur ce qu’il ressentirait quand le moment viendrait enfin d’écouter l’Oracle. Soudain, une terrible appréhension le saisit.

— On était en route, dit-il.

— Mais bien s?r. Et moi, je suis un citoyen exemplaire, se moqua le Messager des dieux.

Hadès leva les yeux au ciel.

Ils partirent tous trois de la résidence d’Hadès et se dirigèrent vers le temple du Soleil, qui était tellement près qu’ils entendaient encore la musique et le brouhaha de la fête. L’ironie de ce festin était qu’il n’avait rien à voir avec une volonté de célébrer leur couple ; ?a n’avait rien à voir avec la fête que les ?mes d’Asphodèle avaient organisée pour eux. Celui-ci n’était qu’une question de tradition et de contr?le.

— Pourquoi j’ai l’impression que Zeus ne veut pas qu’Hadès et moi nous nous mariions ? demanda Perséphone à Hermès.

Hadès savait qu’elle cherchait à être rassurée.

— Sans doute parce qu’il est tordu, répondit le dieu de la Ruse. Et qu’il aimerait t’avoir à lui tout seul.

— Je n’ai rien contre tuer un dieu, dit Hadès. Au diable les Moires !

— Calme-toi, Hadès, répondit Hermès. Je ne fais que remarquer ce qui est évident. Ne t’inquiète pas, Sephy. Attendons ce que dit l’Oracle.

Le ventre d’Hadès se noua méchamment, mais il devait admettre qu’il était content que tout ?a soit bient?t fini. Quoi que dise l’Oracle, il épouserait Perséphone. C’était ce qui arriverait ensuite qui était incertain.

Hadès prit la main de Perséphone en arrivant au temple pour retrouver Zeus, qui se tenait dans une bande de lumière dorée provenant de l’intérieur.

— Maintenant que vous daignez nous rejoindre, peut-être êtes-vous prêts à entendre ce que l’Oracle va dire à propos de vos noces.

— J’ai h?te, répondit Perséphone d’une voix mielleuse tout en le fusillant du regard.

— Alors suis-moi, Lady Perséphone, dit Zeus.

Ils sortirent du temple et traversèrent une cour remplie de statues d’enfants, puis ils empruntèrent un passage qui menait au temple de Zeus. C’était un b?timent rond, avec des portes en chêne qui s’ouvraient sur la vasque d’huile qu’il utilisait pour invoquer Pyrrha, son Oracle.

Hadès avait déjà été témoin de ce cinéma, mais comme membre de ce que Zeus aimait appeler son conseil. Quant à savoir s’il écoutait l’avis de ceux qu’il réunissait, rien n’était moins s?r. Ce soir, son conseil était composé d’Héra et Poséidon. Aucun n’était un choix favorable pour Hadès, mais c’était maintenant qu’Héra avait un r?le à jouer. Allait-elle soutenir Hadès, comme elle l’avait promis ?

Perséphone marqua un temps d’arrêt en voyant les deux dieux et Zeus balaya l’air du revers de la main pour les présenter.

— C’est mon conseil, expliqua-t-il.

— Je croyais que ton Oracle était ton conseil, répondit-elle.

— L’Oracle parle du futur, c’est vrai, mais j’existe depuis longtemps et je suis conscient que les fils de ce futur changent sans cesse. Ma femme et mon frère le savent aussi.

Hadès peina à déglutir. Il espérait vraiment que Zeus appliquerait cette même réflexion à sa situation.

Zeus prit une torche au mur et parla en se tournant vers la vasque.

— Une goutte de ton sang, si tu veux bien.

Hadès tenait encore la main de Perséphone, et ils approchèrent ensemble. Il se lan?a le premier afin de lui montrer quoi faire, appuyant son doigt sur l’aiguille qui dépassait du bord de la vasque. Il tendit la main et attendit qu’une goutte de sang tombe dans l’huile.

— Hadès ! chuchota-t-elle quand il prit son doigt dans sa bouche pour la guérir.

— Je ne veux pas te voir saigner.

Il le lui avait déjà dit, fallait-il vraiment qu’il se répète ?

— Ce n’était qu’une goutte.

Il ne dit rien, l’éloignant de la vasque alors que Zeus enflammait l’huile.

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