La saga d'Hadès - Tome 01 : A game of fate

— Après avoir pris tes cornes, qu’est-ce qu’ils ont fait ?

— Ils m’ont mis des coups de pied et des coups de poing, et ils m’ont craché dessus, chuchota-t-elle.

— Est-ce qu’ils ont dit quelque chose pendant qu’ils… t’attaquaient ?

— Ils ont dit toutes sortes de choses. Des choses atroces, dit Harmonie avant de déglutir, les lèvres tremblantes. Ils m’ont traitée de pute, de garce et d’abomination, et ils m’ont demandé où étaient mes pouvoirs, maintenant, comme s’ils pensaient que j’étais une déesse guerrière, comme si je leur avais causé des torts. La seule chose à laquelle je pensais, c’était que j’aurais pu leur apporter la paix et qu’au lieu de ?a, ils me faisaient agoniser.

— Est-ce que tu te souviens de quoi que ce soit d’autre ? N’importe quoi qui pourrait nous aider à trouver ces gens ?

Hadès se rendit compte que son interrogatoire pouvait para?tre agressif et il marqua une pause pour ajouter d’une voix plus douce :

— Prends ton temps.

Harmonie réfléchit longuement, puis elle regarda Hadès dans les yeux.

— Ils ont prononcé le mot ? lemming ?, dit-elle. Ils ont dit : ? Toi et tes lemmings, vous allez tous être détruits quand Renaissance commencera. ?

— Lemming, répéta Perséphone en levant la tête vers Hadès. C’est ce que m’a dit cette femme, au Coffee House.

Harmonie toucha ses cornes brisées. C’était dur à voir, sachant qu’elle avait été agressée d’une fa?on aussi horrible.

— Pourquoi vous pensez qu’ils ont fait ?a ? chuchota-t-elle d’une voix qui trahissait ses larmes.

— Pour prouver quelque chose, dit Hadès.

— Prouver quoi, Hadès ? aboya Aphrodite.

— Que les dieux sont rempla?ables.

Il n’avait aucun doute quant au fait que quiconque était derrière tout ?a irait t?t ou tard voir les médias, ou à tout le moins se servirait des cornes d’Harmonie comme d’un trophée afin de prouver qu’ils pouvaient suffisamment s’approcher d’un dieu pour le blesser. Hélas, cela ne ferait qu’inspirer d’autres personnes à tenter d’accomplir ce qu’ils avaient craint un jour.

— Et ils en voulaient la preuve, ajouta-t-il. La nouvelle de ton agression va bient?t circuler dans les médias, qu’on le veuille ou non.

— Tu n’es pas le dieu des Menaces et de la Violence ? demanda Aphrodite. Sers-toi de tes accointances douteuses pour prendre les devants.

— Tu oublies, Aphrodite, que l’on doit d’abord découvrir qui a fait ?a. Et d’ici là, la rumeur se sera répandue parmi ceux qui veulent nous voir tomber, si ce n’est auprès du grand public. Mais nous devons laisser faire, pour l’instant, dit Hadès.

— Pourquoi ? Tu veux que ?a se reproduise ? demanda Aphrodite. C’est déjà la deuxième fois !

Ses yeux brillaient de colère, et elle avait parfaitement le droit d’être furieuse. Une personne proche d’elle avait été assassinée, et l’autre avait été sévèrement blessée.

— Aphrodite… gronda Perséphone d’un ton qui attira l’attention des déesses et d’Hadès.

C’était une mise en garde et elle l’avait dit comme une reine, perchée sur le bord de son fauteuil, le dos bien droit, les mains jointes sur ses cuisses, ne craignant en rien de remettre Aphrodite à sa place, même dans sa propre maison.

Harmonie se racla la gorge.

— Je comprends ce que dit Lord Hadès, dit-elle. Quelqu’un va forcément révéler ce qui m’est arrivé, et quand ce sera le cas, vous serez prêts… n’est-ce pas, Hadès ?

Hadès hocha la tête.

— Oui, dit-il. On sera prêts.





Chapitre XVII



Hadès





Ils quittèrent Lemnos. Ils étaient à peine apparus aux Enfers qu’Hadès prit Perséphone dans ses bras pour l’embrasser. Elle avait un go?t divin et un parfum sucré et plus il l’embrassait, plus sa poitrine se comprimait et plus il avait envie d’écarter ses cuisses parfaites pour s’enfouir dans son corps parfait. Il prendrait son temps et la réchaufferait lentement, lui procurant du plaisir au rythme des battements de son c?ur et de sa respiration, et quand il se glisserait en elle, sa chaleur mettrait le feu à son corps tout entier.

Putain, ce serait tellement bon.

Il recula et la regarda dans les yeux.

— C’était en quel honneur ?

— Tu m’as défendu auprès d’Aphrodite, dit-il. Je t’en suis reconnaissant.

Son sourire fit fondre Hadès, mais il se souvint alors de sa colère juste avant qu’ils entrent chez Aphrodite, et il fron?a les sourcils.

— Je t’ai vexée, dit-il.

Ses propos lui dérobèrent toute sa lumière. Elle fuit son regard, comme pour faire le tri dans ses pensées, avant de le dévisager à nouveau.

— Est-ce que tu me fais confiance ?

Sa question le prit par surprise car il ne se doutait pas que ses pensées avaient pris cette direction.

— Perséphone…

— Quoi que vous vous apprêtiez à faire, arrêtez ! déclara Hécate en se matérialisant dans leur chambre.

Une de ses mains était tendue vers l’avant, à plat, l’autre cachait ses yeux.

— Est-ce qu’on se déshabille avant qu’elle ouvre les yeux ? demanda Hadès en regardant Perséphone, qui lui sourit.

— Les ?mes vous attendent, dit la déesse de la Magie en baissant les mains. Vous êtes en retard !

— En retard pour quoi ? demanda Perséphone.

— Vos fian?ailles ! s’exclama Hécate en saisissant sa main pour la tirer vers la porte. Viens, on n’a pas beaucoup de temps pour te préparer.

— Et moi ? demanda Hadès. Qu’est-ce je dois mettre pour cette fête ?

Hécate le regarda par-dessus son épaule.

— Tu n’as que deux tenues, Hadès. Choisis-en une.

*

* *

Hadès étudiait son armoire, qui contenait précisément ce qu’avait dit Hécate : plusieurs exemplaires des deux mêmes tenues ; un costume noir pour tous les jours et des robes noires pour les occasions spéciales. Pourtant, ces robes ne lui semblaient pas assez distinguées.

Il soupira et contracta sa m?choire avant de faire la seule chose qu’il pouvait, il invoqua Hermès.

Le dieu des Voleurs apparut dans un nuage de fumée blanche qui, cette fois, était bien trop épaisse. Elle remplit la pièce et Hadès s’étouffa, aveuglé.

— Putain, Hermès, grogna-t-il entre deux quintes de toux.

Il dut fermer les yeux pour éviter de pleurer tout en allant jusqu’à la porte pour l’ouvrir. La fumée se dissipa peu à peu et Hadès se retrouva face à Hermès qui était vêtu d’un justaucorps bleu à sequins avec un énorme décolleté qui révélait son torse et son ventre. Le pire était sans doute la fa?on dont le tissu moulait son entrejambe, trahissant ses testicules et sa verge à demi dure.

— Pourquoi tu es comme ?a ? demanda Hadès.

— Quoi ? répondit le dieu en étudiant sa tenue. Tu n’aimes pas ?

— Je ne vais même pas répondre à cette question, gronda Hadès. J’ai besoin d’aide. Les ?mes ont organisé une fête de fian?ailles surprise et je… je veux avoir l’air…

— D’autre chose qu’un gothique ? proposa Hermès.

— Je veux surprendre Perséphone, dit Hadès.

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