Sa voix devint de plus en plus aigu? et son corps se contracta sur lui, puis elle l?cha tout et devint lourde dans ses bras. Mais il s’en fichait et continua de la porter, accélérant ses coups de bassin jusqu’à son propre orgasme et, quand il jouit, il laissa tomber sa tête dans le creux de son cou, les jambes tremblantes.
Il ne put bouger pendant un long moment, craignant de tomber et de l’emporter avec lui. Quand enfin il la reposa, il eut froid sans la chaleur de son corps. Il baissa les yeux sur elle et réalisa qu’il ne savait pas quoi faire, maintenant qu’ils avaient fini.
Devait-il l’embrasser ?
— ?a va ? demanda-t-il plut?t.
— Oui, chuchota-t-elle.
Il hésita.
Putain, pourquoi était-ce aussi difficile ?
— Je vais chercher tes vêtements, marmonna-t-il en tournant les talons pour ramasser son chemisier et son pantalon.
— Merci, murmura-t-elle quand il les lui tendit.
Ils s’habillèrent en silence puis ils s’assirent c?te à c?te devant le feu. Il sentait encore la sensation de sa peau contre la sienne, l’odeur de son sexe dans l’air. Il était hyper conscient qu’elle était à ses c?tés, à la fois tout près et infiniment loin.
— Tu regrettes ? demanda-t-il soudain.
Elle écarquilla les yeux et chercha son regard.
— Non. Et toi ?
— Non, répondit-il. Je ne le regretterai jamais.
*
* *
Quand Dionysos se réveilla, il avait un bras sur le ventre d’Ariadne. L’autre était sous sa tête, et il ne le sentait plus. Après leurs ébats, ils étaient restés assis dans un silence gênant et tendu. Il était sincère quand il lui avait dit qu’il ne regretterait jamais ce qui s’était passé entre eux, et si elle avait dit qu’elle non plus, aujourd’hui était un nouveau jour, et il était possible qu’elle ait changé d’avis.
Malgré ses doutes, il s’émerveilla de sa beauté, peinant à croire qu’il s’était réveillé à ses c?tés.
Quand elle remua, son ventre se noua d’appréhension et il tenta de se préparer à ce qu’elle le rejette. Mais quand elle ouvrit les yeux, elle ne chercha pas à lui tourner le dos, au contraire. Il se surprit à être aussi confus qu’il l’avait été hier soir après le sexe. Il ne savait plus quoi faire de ses mains, même s’il était très conscient que l’une d’elles était posée sur son bas-ventre.
— Bonjour, dit-il.
Elle esquissa un sourire et baissa les yeux sur sa bouche.
— Bonjour.
Il prit cela comme une invitation et l’embrassa tendrement. Il avait l’intention de s’arrêter là, mais c’était compter sans l’enthousiasme d’Ariadne.
Elle ouvrit plus grand la bouche et il y enfouit sa langue pour caresser la sienne. Elle tira sur son tee-shirt pour l’inviter à s’allonger sur elle et il obéit joyeusement, nichant ses hanches contre les siennes, et les pensées de Dionysos s’emballèrent, ils allaient baiser à nouveau.
C’était plus qu’il ne l’avait jamais imaginé.
Un bêlement les fit sursauter.
Sans savoir pourquoi, le c?ur de Dionysos s’emporta, il leva la tête et vit un mouton à l’entrée de la grotte, ses pupilles allongées rivées sur eux.
Ariadne gloussa.
— Va-t’en ! dit Dionysos en jetant une petite pierre vers la bête.
Le mouton bêla de nouveau.
— Ne lui fais pas mal ! dit Ariadne en poussant Dionysos pour s’asseoir.
Il avait envie de grogner, conscient qu’ils ne reprendraient pas là où ils s’étaient arrêtés.
— Il a de la chance que ce ne soit qu’un caillou, dit Dionysos.
C’était la deuxième fois qu’un putain de mouton cassait son coup.
Il détestait cette ?le.
Il retomba sur le dos, les yeux rivés sur le plafond de la grotte. Ariadne s’approcha lentement de l’animal. Celui-ci avait de la chance qu’Ariadne soit gentille, parce que si Dionysos l’avait atteint en premier, il l’aurait jeté à l’autre bout de l’?le comme le cyclope l’avait fait hier.
Pendant qu’il tentait de réprimer sa frustration, la grotte qui baignait dans la lumière du matin s’assombrit brusquement. Il tourna la tête à temps pour voir un gros ?il bloquer l’entrée, puis une main géante plongea dans la falaise.
— Ariadne ! cria Dionysos, et elle se mit à hurler en même temps, emprisonnée dans la main du cyclope.
Quand la créature retira sa main, des morceaux de la grotte se brisèrent et le sol trembla sous les pieds de Dionysos. Il invoqua son thyrse et évita une pierre tombant du plafond, courant vers l’entrée de la caverne, se jetant dans les airs pour sauver Ariadne, mais le cyclope le saisit dans son autre main. Coincé entre ses doigts, Dionysos planta son thyrse dans sa paume et le monstre hurla avant de le jeter.
Le dieu fendit les airs et atterrit au sol en creusant la terre, comme si ce n’était que de la poussière. Quand il sortit enfin du cratère qu’il avait formé avec son corps, Ariadne et le cyclope avaient disparu.
Chapitre XXXII
Hadès
Okéanos était assis sur une chaise face à un miroir.
Il était immobile et ligoté, la poitrine béante après qu’Aphrodite lui avait dérobé le c?ur. D’après ses renseignements, elle avait conservé l’organe, même s’il n’avait vu ni elle ni Hépha?stos depuis cette nuit au Club Aphrodisia.
— ? quoi sert le miroir ? demanda Hermès.
Hadès croisa son regard dans le reflet.
— ? ce qu’Okéanos voie sa torture.
— Stylé, dit Hermès avant de se tourner pour étudier le demi-dieu. J’espère que tu vas le déchiqueter.
Hadès regarda Hermès en haussant un sourcil.
— Et c’est moi le psychopathe ?
— Il a arraché les cornes de Tyché, répondit Hermès.
Hadès plissa les yeux.
— Réveille-toi, ordonna-t-il, et l’homme prit une soudaine inspiration malgré le trou dans sa poitrine.
Il regarda autour de lui, confus, jusqu’à ce qu’il voie, comme prévu, son reflet dans le miroir. Il vit ensuite Hermès, puis Hadès.
— L?chez-moi ! exigea-t-il.
Hermès gloussa.
— ?coute-le, il croit pouvoir te donner des ordres.
— Comment oses-tu ? siffla-t-il. Je suis le fils de Zeus !
— Moi aussi, dit Hermès. Y a pas de quoi se vanter, crois-moi.
— Tu veux renverser mon frère, mais tu te sers de son nom comme si ?a allait te protéger, dit Hadès. Quelle hypocrisie !
— Tu peux parler, dieu de la Mort, rétorqua Okéanos.
Hadès lui mit un coup de poing si violent que ses os se brisèrent. Sa tête tomba en arrière et du sang jaillit de son nez.
— Ce n’est pas mon titre, répondit Hadès en agitant sa main. Tu ferais mieux de te le rappeler, étant donné que tu es dans mon royaume.
Okéanos sourit en dépit du sang et de son visage meurtri.
— C’est tout ce dont tu es capable ? demanda-t-il. Un petit coup de poing au visage ?
Hermès regarda Hadès d’un air agacé et Hadès sut ce qu’il pensait : Je t’avais dit de le déchiqueter, un membre à la fois.
Hadès n’était pas certain de ne pas le faire d’ici la fin de l’interrogatoire.
— Vas-y, fais-toi plaisir, lan?a le demi-dieu. Donne ce que tu as de pire.
— Quelle audace ! dit Hermès.